Cameroun: La grève des enseignants prolongée

Au Cameroun, la grève des enseignants entre dans sa troisième semaine, ce 18 septembre 2023. Les grévistes, regroupés au sein du mouvement « On a trop supporté », dénoncent toujours leurs conditions salariales notamment mais aussi des pressions de la part des pouvoirs publics. Explications.

Au Cameroun, la rentrée scolaire est toujours perturbée par une grève d'enseignants regroupés au sein du mouvement « On a trop supporté » (OTS). Les grévistes ont annoncé le prolongement de leur mouvement de débrayage dans la plupart des établissements publics du pays. La principale revendication demeure le relèvement de leur traitement salarial.

La grève qui a débuté depuis le 4 septembre 2023 a reconduit un mode opératoire déjà éprouvé l'année dernière : les enseignants sont bien présents dans leurs établissements scolaires respectifs, au primaire comme au secondaire, mais dans les salles de classe où les attendent les élèves, c'est « craie morte », et ce, avancent-ils, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications qui, là aussi, sont identiques à celles formulées depuis février 2022.

Samory Touré Tenkeng, censeur et professeur de lycée, porte-parole du mouvement OTS et du syndicat des enseignants du Cameroun pour l'Afrique, prévient : « Nous exigeons un statut spécial de l'enseignant auquel est greffé une grille salariale. Nous exigeons le recrutement des instituteurs de l'enseignement technique. Nous exigeons le paiement de toute la dette de l'État dans un délai court. »

« Le gouvernement préfère les menaces et les pressions diverses »

Des enseignants qui dénoncent par ailleurs les menaces et intimidations dont ils se disent victimes de la part des pouvoirs publics qui, à travers divers relais, auraient laissé courir le risque pour les grévistes de perdre leur matricule.

« Face à ces revendications légitimes et légales, le gouvernement préfère les menaces et les pressions diverses qui pèsent sur la tête des grévistes, alors que ceux-ci ne revendiquent que leurs droits légitimes, poursuit Samory Touré Tenkeng. Et il faut bien le dire, les enseignants estiment que ceci est inadmissible et intolérable ».

Rendue à sa troisième semaine, cette grève, selon ce syndicaliste, emporte l'adhésion de la plupart des enseignants à travers le pays : neuf régions sur dix seraient désormais impactées.

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