Sénégal: Une rencontre des acteurs préconisée pour promouvoir un agenda africain

Dakar — Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur d'une plateforme citoyenne dénommée "Migration, développement, liberté de circulation et droit d'asile", a souligné l'urgence d'une rencontre des acteurs africains intervenant sur la question migratoire afin de permettre au continent de disposer de son agenda face à cette problématique.

"Il urge qu'une rencontre afro-africaine regroupant tous les groupes d'acteurs qui interviennent sur la question afin de disposer d'un agenda propre à l'Afrique, et qui permettra au continent de dialoguer, échanger et parler avec les autres parties du monde vers lesquels ses enfants se dirigent dans des conditions inhumaines", a-t-il préconisé dans une contribution transmise à l'APS.

Membre du Réseau ouest-africain sur les migrations et mouvements de populations, il a rappelé que ces derniers mois, des vagues de migrants ont été interceptés sur le chemin tandis que d"autres ont pu joindre les côtes espagnoles et italiennes.

Il a proposé que ce sommet se tienne à Dakar, sous la co-présidence du chef de l'Etat sénégalais et du président en exercice de l'Union Africaine (UA), son homologue des Comores avec une participation des acteurs étatiques et non étatiques, des chercheurs sur la migration, des associations de migrants de retour et/ou vivant hors d'Afrique.

»Une telle rencontre est devenue une urgence et une demande sociale et politique. Dakar est une porte de départ vers l'Europe avec les pirogues », a-t-il fait valoir.

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»Si l'on sait que nous allons de plus en plus vers des cataclysmes et des catastrophes naturels liés aux changements climatiques, comme ceux qui viennent de se passer en Libye, il faudrait tout aussi se préparer à davantage de migrants et personnes déplacées en raison de ces changements climatiques. C'est ce que l'on appelle les migrants climatiques », a expliqué M. Diouf.

Il pense que »les causes endogènes des migrations dites irrégulières pourraient augmenter avec les phénomènes climatiques qui pourraient pousser beaucoup plus de populations en Afrique à des déplacements forcés qui viendront s'ajouter aux déplacements liés à l'accaparement des ressources et des richesses dans de nombreux pays africains ».

A cela s'ajoute, selon lui, »l'insécurité avec la montée des guerres, des conflits et du terrorisme comme ce qui se passe au Sahel en ce moment ».

»Tout se passe comme si le continent africain ne mesure pas à sa juste dimension, la question de la migration et des mouvements de populations", a-t-il ajouté, en estimant que la tragédie et toute la saignée peuvent cesser car la vie de demain se fera en Afrique.

»La question est de savoir est ce que cette vie de demain en Afrique se fera avec les africains ou sans les africains ?

Il a tenu à s'incliner devant la mémoire des migrants décédés sur les routes de l'émigration et en mer, des lieux devenus »des cimetières de migrants morts inconnus ».

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