Madagascar: Lutte contre le rapt - Les albinos sécurisés dans un centre à Farafangana

Les albinos sont fortement exposés au rapt. Un centre de Farafangana accueille les personnes vivant avec l'albinisme, pour assurer leur sécurité.

L'enlèvement des albinos reste d'actualité. Une fillette de 12 ans a été enlevée dans son fokontany au mois d'août. Elle a pu s'échapper des mains de ses ravisseurs. La gendarmerie l'a amenée dans le centre Sekoly mampiaty (ndlr : école inclusive) à Farafangana, qui héberge les enfants albinos. « Elle est encore très fatiguée, voire malade, toute tremblante et apeurée.

Elle ne parle pas beaucoup », raconte la directrice du centre, Felistine, le lendemain de son arrivée, au mois d'août. Cette enfant habitait un fokontany de Vondrozo. Ses ravisseurs l'ont emmenée à pied. Ils auraient traversé plusieurs communes. Fatigués, ils se sont endormis sur le chemin. C'est là que la fillette aurait pris la fuite. Elle aurait demandé de l'aide à des villageois qu'elle a croisés. Mais ils auraient refusé de l'accueillir, de peur que des « dahalo » attaquent leur village pour la reprendre. Finalement, l'adolescente a atterri chez des éléments des forces de l'ordre qui l'ont amenée par la suite au centre Sekoly mampiaty.

Ce cas n'est pas isolé. Plusieurs enfants albinos des régions d'Anosy, d'Androy et d'Atsimo Atsinanana, ont été victimes de rapt, ces dernières années. Certains d'entre eux ont pu s'échapper, comme c'est le cas de cette enfant de 12 ans. D'autres ont été retrouvés avec des organes manquants, notamment les yeux. Face à ce danger auquel ils sont exposés, un centre a été mis en place à Farafangana, pour les regrouper. Une quarantaine d'enfants y vivent actuellement. Certains ont été placés par leurs familles incapables d'assurer leur protection. D'autres sont des enfants qui ont pu échapper à leurs ravisseurs.

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Philanthropes

Les albinos y vivent paisiblement, sans risque d'être enlevés. Des éléments des forces de l'ordre assurent leur sécurité, nuit et jour. Ils ne sortent pas du centre, sauf organisation au niveau de l'établissement. « Je ne pense quitter ce centre qu'une fois ma sécurité assurée », lance Sidoni, un jeune homme de 19 ans, qui y vit depuis 2018. Il est en classe de première et rêve de devenir juge ou administrateur pénitentiaire. Ce centre est en manque de financement. Il subsiste grâce aux aides de philanthropes. Alors que les enfants qui y sont placés ne cessent d'augmenter.

Au mois d'août, ses ressources étaient épuisées. La Fondation Rotary Club est arrivée à point nommé, apportant des vivres. « Nous étions à court. Heureusement qu'ils sont venus », indique le responsable du centre. Le Rotary Club ne pense pas s'arrêter à cette donation. « Nous sommes particulièrement touchés par la vie que les enfants albinos mènent. Nous préparons actuellement une grande action pour aider les enfants albinos du centre Semafa à subvenir à leurs besoins. Et pour cela, nous appelons et mobilisons tous les partenaires intéressés à nous prêter mains fortes, dans ce noble projet », a déclaré Thierry Tsitoara, chef de délégation de l'action d'urgence du Rotary Club de Farafangana.

POST-CYCLONIQUE

Les mendiants en hausse dans le Sud

Séquelles des cyclones. Plusieurs mois après les passages des cyclones Batsirai et Emnati dans le Sud, les habitants des régions frappées par ces catastrophes ne se sont pas encore relevés. La hausse des mendiants dans les rues des chefs-lieux de district et de région est même observée, selon une source auprès du ministère de la Population dans la région Atsimo Andrefana. « La mendicité n'est pas quelque chose de courant dans notre région. Très peu de personnes faisaient la quête dans nos rues, auparavant. En ce moment, on en voit de plus en plus.

Au moins une soixantaine de personnes mendient. C'est beaucoup », alerte un responsable auprès du ministère de la Population dans la région Atsimo Andrefana. Ces mendiants sont des personnes en provenance des communes rurales. Leurs maisons ont été détruites par le cyclone. Elles n'ont plus de sources de revenu. Les fruits, les cafés qui génèrent leurs sources de revenu, ont été ravagés par les cyclones. La quête est devenue leur seul moyen de vivre. Beaucoup dépendent des aides, pour survivre. La Fondation Rotary International est venue en aide à ces personnes démunies.

Des clubs Rotary et des Rotaract et Interact unis pour le Sud

Au mois d'août 2023, les clubs de service Rotary, Rotaract et Interact à Madagascar ont uni leurs forces pour initier un partage de dons alimentaires dans les régions touchées par les cyclones, notamment, à Farafangana et à Amboasary Atsimo. Cette action visait à fournir un soutien essentiel aux habitants, leur permettant ainsi de faire face à la prochaine récolte dans des circonstances difficiles. Des sacs garnis ont été partagés aux bénéficiaires sélectionnés par les directions régionales de la Population de chaque lieu. Les dons, composés de produits de première nécessité tels que du riz, du sucre, du sel, du soja, de l'huile, du maïs et du savon, ont été soigneusement sélectionnés pour répondre aux besoins alimentaires fondamentaux des familles touchées.

Chaque sac garni est conçu pour soutenir un foyer pendant environ quinze jours, allégeant ainsi le fardeau sur les ressources limitées. L'impact de cette initiative ne peut être minimisé, avec quatre-cent quarante- trois familles et cinquante-sept bénéficiaires à l'école des Non voyants de Farafangana et huit-cent cinquante familles d'Amboasary Sud bénéficiant directement de cette action humanitaire. Ces aides ont pu s'effectuer grâce à la Fondation Rotary. Elle finance des efforts de secours et de reconstruction au travers le Fonds d'aide d'urgence du Rotary.

Les districts qui ont été frappés par une catastrophe naturelle peuvent utiliser ces subventions pour financer leur propre action ou travailler avec des organisations de secours reconnues pour aider leurs communautés à se redresser. Des clubs de Madagascar ont reçu ce fond d'urgence. L'événement a également bénéficié du soutien du gouverneur du district 9220, Luderce Camalon, ainsi que des autorités locales. Des organisations comme la direction régionale de la Population d'Atsimo Atsinanana, la Banque alimentaire, l'Association Hindou Samaj et l'Association Marao, ont apporté leurs aides logistiques dans l'organisation de l'action d'urgence.

« En tant que gouverneur du district, je suis venu participer à une action de lutte contre la pauvreté et la malnutrition, grâce à un don de la Fondation du Rotary International. C'est grâce à un don en espèces de notre Fondation que nous avons pu acquérir ces denrées pour vous les donner. Cette distribution de kits alimentaires est une première étape. Je m'engage, en tant que gouverneur du Rotary, à faire d'autres projets d'aides aux habitants de cette région, dans les prochains mois grâce au Rotary International. Vous n'êtes plus oubliés », a déclaré Luderce Camalon, dans son discours.

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