Madagascar: Institutions électorales - HCC et CENI de plus en plus frondées

A l'approche des dates des élections, les projecteurs sont braqués vers Ambohidahy et Alarobia. Deux quartiers qui abritent la Haute cour constitutionnelle et la Commission électorale qui sont, ces derniers temps, au coeur de la tourmente.

Elles sont vivement critiquées par plusieurs candidats qui veulent un remaniement de leurs membres pour cause de « partialité ». Jugées très proches du président sortant, la HCC et la Ceni ne sont plus crédibles aux yeux des autres futurs adversaires de Andry Rajoelina. Mais ce ne sont pas que les candidats qui pensent ainsi. « Les membres des structures en charge des élections doivent être crédibles et acceptés par tous les acteurs politiques et de la société civile », soutient Serge Zafimahova, analyste politique.

Et lui de citer qu'il s'agit, notamment, de la Haute Cour Constitutionnelle, du ministère en charge de l'Intérieur, du ministère en charge de la Justice, du ministère en charge de la Communication, et de la Commission Électorale Nationale Indépendante.

Proximité apparente

Il s'avère, à cet effet, impératif est de parvenir à « instaurer des institutions en charge des élections crédibles dans leur composition », selon toujours Serge Zafimahova. En juin 2022, une mission d'évaluation dépêchée par l'Union européenne a écrit dans son rapport que « la nomination de Andrianarisedo Retaf Arsène Dama à la tête de la CENI, le 19 novembre 2021, a créé un climat de suspicion qui met en danger l'image de la CENI du fait de sa proximité apparente avec le Gouvernement. Cette nomination ne contribue pas à renforcer l'image d'indépendance de la CENI auprès des différents acteurs du processus électoral » ont soutenu les émissaires de l'Union européenne.

« La Haute Cour Constitutionnelle souffre également du même déficit d'image du fait de l'élection de Florent Rakotoarisoa au poste de Président », soutiennent-ils. Il convient « d'établir des principes afin de baliser le profil des membres de toute la chaîne électorale » avance, quant à elle, la plateforme Dinike.

FFKM

« La présence de personnes réputées proches du pouvoir à des postes pouvant influer sur le résultat des élections ne renforce pas la confiance des électeurs dans le processus démocratique dans l'optique des scrutins de 2023 », avaient anticipé les émissaires de l'Union européenne en juin 2022. Pourtant, il est nécessaire d'aller au-delà de ce constat puis de « mettre en place une Commission Électorale Nationale Indépendante et ses démembrements ayant des pouvoirs coercitifs effectifs et de conforter son indépendance vis-à-vis de l'administration centrale en matière budgétaire et financière » affirme la plateforme Dinike. L'État doit marquer, selon toujours cette organisation, « une volonté politique de faire une opération sécurisée et crédible touchant l'état civil pour couvrir le maximum de personnes dès la naissance ».

C'est dans cette optique que Serge Zafimahova avance que « c'est une erreur de croire que la création de la Cour Electorale Spéciale est une solution fiable pour garantir des élections propres, transparentes et sûres, à une époque où les fausses cartes d'identité nationales (CIN) se multiplient. Parce que le manque d'interconnexion entre la sécurité et la gestion de la copie de l'état-civil et de la carte nationale d'identité ne garantit pas une liste électorale sécurisée et favorise la fraude ».

Pour ce dernier, « en vue de prévenir la crise, soit préélectorale, soit postélectorale, qui se trouve être prévisible, il s'avère opportun d'engager un processus participatif et inclusif malgacho-malgache pour consolider et pour finaliser les efforts du FFKM pour des élections transparentes, crédibles et acceptées par tous les acteurs ».

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