En l'espace de deux jours, trois élèves ont disparu sur le chemin de l'école à Yaoundé. Des avis de recherche ont été aussitôt émis par les parents.
Trois alertes d'enfants disparus font le tour des réseaux sociaux depuis vendredi 15 septembre dernier. Les trois victimes vivent à Yaoundé. Premier cas, Ivana Bekono, 12 ans et élève à Class 6 à l'école Saint Joseph de Mvolyé à Yaoundé. Selon l'annonce rendue publique par ses parents, Ivana a été enlevée aux environs de 17h, non loin de son école où elle attendait avec sa mère. « Il pleuvait et elles s'abritaient toutes les deux. Au moment de rentrer, sa mère ne l'a pas revue », raconte Jean-Pierre Moto, père de l'enfant. La famille résidant au quartier Efoulan, non loin de l'école, va se mettre à la recherche d'Ivana Bekono. Sans succès.
« Nous avons eu le bonheur de voir notre fille revenir à la maison le lendemain en compagnie d'une dame, mère de sa camarade de classe », ajoute le père. Selon lui, la petite a en réalité fait une fugue. « Elle m'a dit que sa mère la menace trop et elle a préféré partir chez sa camarade de classe, dont la mère est commerçante et rentre très tard la nuit », précise Jean-Pierre Moto. Electricien en service dans une entreprise, ce père de famille a invité sa fille à se confier plus souvent à lui, afin de trouver des solutions avec elle, aînée d'une fratrie de quatre, en cas de désaccord à la maison.
Le deuxième cas de la semaine passée concerne Raphaëla Rany Sieyapdji Youmbi, 3 ans. Jeudi, aux environs de 10h, la petite fille inscrite à la maternelle dans une école privée au quartier Nkolmesseng à Yaoundé, n'était plus visible dans l'établissement. « C'est quand je suis allée la chercher à 13h comme d'habitude que nous avons constaté qu'elle n'était plus parmi ses camarades. Le gardien a dit qu'aucun élève n'avait traversé le portail », raconte Brigitte Meudjo, la mère de Raphaëla. Une fouille sera aussitôt engagée, en plus d'un avis de recherche émis sur les réseaux sociaux par le père de l'enfant.
« Aux alentours de 20h, une dame est arrivée à la maison avec l'enfant. Elle nous a dit l'avoir récupérée dans la boutique d'une autre femme qui l'aurait prise alors qu'elle marchait seule en route », ajoute la mère de l'enfant. Malgré l'explication qui ne la convainc pas, Brigitte Meudjo va récupérer sa fille et la mettre en sécurité à la maison. Elle reprendra le chemin de l'école ce lundi.
La dernière alerte concerne Jonas Patrick Abena Engolo Balla. Elève en classe de 4e au Collège François-Xavier Vogt, il n'est jamais arrivé ni dans son établissement, ni à son domicile le vendredi 15 septembre dernier. Selon Marcelle Abena Ngono, sa mère, il a quitté le domicile au quartier Nsimeyong à 6h30 comme d'habitude pour l'école. Malgré les avis de recherche émis, aucune nouvelle pour les parents. Surtout que ceux-ci ne vivent pas avec leur fils. Marcelle Abena est conseiller d'orientation dans un établissement scolaire à Olamze dans la région du Sud.
Quant à Jacques Engolo Eteme, le père de Jonas Patrick, il est cadre dans une administration à Yaoundé et réside au quartier Ebom, dans l'arrondissement de Yaoundé III. Au regard de l'instabilité des parents avec leurs obligations professionnelles respectives, ils ont choisi de laisser leur enfant chez sa grand-mère, au quartier Nsimeyong. « Au début, nous avons pensé qu'il a pris peur après quelques menaces de son père de le ramener à Ebom, à cause de son mauvais comportement », raconte Marcelle Abena. Selon elle, son fils a ramené de mauvaises notes suite à des contrôles effectués au collège et a commencé à adopter de « mauvais comportements ».
C'est ce qu'espérait sa mère, arrivée dans la ville de Yaoundé samedi matin. Après avoir écumé les commissariats samedi et les formations sanitaires dimanche, les parents ont été contactés. « J'ai eu ses tantes au téléphone tout à l'heure [hier, Ndlr] qui disent le ramener chez sa grand-mère. Je vais le voir sur place », indiquait Jacques Engolo Eteme, sans doute soulagé. Visiblement, il s'agirait d'une fugue qui a inquiété la famille. Et non pas d'un enlèvement comme ils le soupçonnaient.