Le 31 mai 2019 restera gravé dans les mémoires des Camerounais comme le jour où un incendie ravagea les installations de la Société Nationale de Raffinage (SONARA) à Limbé. Cet incident majeur a eu des répercussions économiques considérables pour le pays, entraînant des pertes financières évaluées à près de 200 milliards de francs CFA. Pourtant, quatre ans après ce tragique événement, une question cruciale demeure : où se trouve la compensation financière promise par les assureurs de la SONARA ?
Le nom de Richard Lowé, PDG et fondateur de la compagnie d'assurance ACTIVA, ainsi qu'Esther Tiako, administratrice et directrice générale de NSIA Cameroun, coassureur de la SONARA, sont au coeur de cette controverse. Le 28 juillet 2022, ces deux personnalités ont comparu devant le Tribunal criminel spécial (TCS) pour répondre des accusations de "détournement de biens publics et négligence systématique ayant entraîné l'incident du 31 mai 2019". En d'autres termes, ils sont accusés d'avoir joué un rôle dans la non-indemnisation de la SONARA pour les pertes subies lors de l'incendie.
Pourtant, jusqu'à ce jour, la SONARA n'a pas reçu un centime de la part de Richard Lowé et de son entreprise ACTIVA, malgré les évaluations financières des dommages subis. Cette situation soulève des questions importantes quant à l'intégrité du secteur de l'assurance au Cameroun et à la capacité des assureurs à honorer leurs engagements en cas de sinistre majeur.
Ce qui est particulièrement troublant, c'est que Richard Lowé aurait évité de verser une somme aussi modique que 5 francs CFA pour dédommager la SONARA. Cette omission a été perçue comme une insulte flagrante aux principes fondamentaux de l'assurance, qui consistent à protéger les assurés en cas de sinistre. De plus, cette situation soulève des inquiétudes quant à la responsabilité des assureurs et à la protection des biens publics.
Il est important de noter que l'incendie de la SONARA a eu lieu à un moment où la société ACTIVA connaissait déjà des tensions de trésorerie. Cette conjoncture soulève des questions sur la solvabilité des assureurs et leur capacité à faire face à des sinistres de grande envergure.
En conclusion, l'affaire de l'incendie de la SONARA et l'implication de Richard Lowé, PDG d'ACTIVA, soulèvent des préoccupations importantes quant à l'intégrité du secteur de l'assurance au Cameroun. Les retards dans l'indemnisation de la SONARA et l'accusation de détournement de biens publics suscitent des inquiétudes quant à la responsabilité des assureurs et à la protection des biens publics. Il est essentiel que cette affaire soit examinée avec diligence pour garantir la justice et la transparence dans cette affaire cruciale pour l'économie camerounaise.