Gabon: Affaire Gaël Koumba Ayoune - 'Le cri de coeur et d'alarme d'une famille meurtrie'

19 Septembre 2023

L'affaire Gaël Koumba Ayoune, plus connu sous le pseudonyme de "Général des Mapanes" fait grand bruit. Sa famille veut et exige la vérité sur le "kidnapping" de leur fils. Me Pie Makanga Missamou, en sa qualité de Conseil du concerné a fait une déclaration ce 18 septembre 2023 pour interpeller les autorités gabonaises sur cette affaire.

Mesdames et Messieurs de la Presse Nationale et Internationale, Mesdames et Messieurs,

Chers Parents,

C'est en ma qualité de Conseil de Monsieur Gaël KOUMBA AYOUNE, plus connu sous le pseudonyme de « Général des Mapanes », que j'ai l'insigne honneur, au nom de sa famille biologique ici présente, de porter à la connaissance de la communauté nationale et internationale, le cri de coeur et d'alarme d'une famille meurtrie, suite à l'arrestation de leur fils par des individus non identifiés et détenu arbitrairement dans un endroit inconnu à ce jour.

En effet, le vendredi 25 août 2023, aux environs de 17 heures 30 minutes au quartier Plein-ciel, précisément au niveau de l'Ecole Publique de Belle-vue III, contre toute attente, alors que Monsieur Gaël KOUMBA AYOUNE était debout au bord de la route, entrain de communiquer avec sa maman qui revenait de son lieu de travail, deux (02) personnes inconnues du quartier se sont ruées par surprise sur lui, lui passant les mains à l'arrière de son dos et l'exigeant ainsi de monter à bord d'une berline noire, non immatriculée qui était stationnée sur le bas-côté de la route.

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Sa maman, comme certaines personnes présentes qui vivaient également cette scène brutale et inique, avec impuissance avaient constaté qu'une cagoule lui avait été portée à la tête au moment du démarrage spectaculaire du véhicule qui avait servi à son interpellation.

Il est à préciser que deux autres véhicules pick-up blancs, double cabines non immatriculés de marque Toyota qui étaient garés séparément comme en planque, accompagnaient la berline noire, et s'étaient subitement rapprochés d'elle à son démarrage, formant ainsi un cortège, roulant à vive allure en direction la voie expresse.

Suite à cette scène déconcertante digne d'un film d'Hollywood qui avait laissé tout le monde pantois, nous avons systématiquement entrepris de nous rendre auprès de l'ensemble des Unités d'investigation des Forces de Défense et de Sécurité pour non seulement signaler ce qui venait de se produire à Plein-ciel, mais surtout vérifier si notre fils avait été conduit dans l'une de ces Unités.

A ce jour, ni son avocat, son médecin, encore moins sa famille biologique n'ont été informé des raisons de son interpellation, et n'ont pas pu le voir et demeure inaccessible. Cependant, le lundi 28 août 2023 à 20 heures, c'est en regardant la principale édition d'information de Gabon 1ere que nous avons au même titre que l'ensemble de la communauté nationale et internationale, aperçu dans un reportage, notre fils accompagné d'autres compatriotes présentés par la presse comme des vulgaires bandits soupçonnés de vouloir orchestrer des actes de vandalisme, de violence et de semer le chaos dans notre pays dès la proclamation des résultats des élections générales du 26 aout 2023.

Ce reportage précisait que ces derniers avaient été appréhendés par les services dit « judiciaires de la place » sans en préciser lequel, ce qui à notre sens ; atteste aisément que notre fils se trouve entre les mains des unités ou des autorités de police judiciaire qui le retiennent à ce jour arbitrairement, et ce, en violation de toutes les dispositions légales, notamment le droit commun et la Charte de la transition.

Le code de procédure pénale prévoit que la durée de la garde à vue est de 48 h, renouvelable une fois. Et même s'il était accusé des faits de terrorisme, L'article 56 de la Charte de la Transition, quant à lui, prévoit la durée de la garde à vue en République Gabonaise à cent soixante-huit heures, délai au-delà duquel une décision d'un magistrat de l'ordre judiciaire est requise.

Or dans le cas d'espèce, notre fils n'est pas accusé d'actes terroristes ou d'atteinte à la sureté de l'Etat. Les délais de garde à vue prévue aux dispositions sus-énumérées sont largement dépassés. Son arrestation et sa garde à vue, à ce jour sont arbitraires. En conséquence, notre fils doit etre remis en liberté immédiatement et sans condition.

Depuis quelques jours, nous recevons des rumeurs alarmantes via les réseaux sociaux indiquant que notre fils qui a été interpelé en bonne santé, en présence des membres de sa famille, serait décédé de suite d'une crise d'asthme entre les mains des unités ou autorités de police non identifiées cf. vidéo de Jonas Moulenda et de nombreux posts.

C'est l'ensemble de toutes ces raisons qui nous autorise à solliciter au plus haut point, la plus haute attention, des nouvelles autorités de la transition, notamment celle de son excellence, Monsieur le Président, Chef de l'Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a bien vouloir se pencher sur cette affaire rocambolesque, et d'avoir à donner des instructions fermes, afin d'éclairer la famille sur le lieux de détention de notre fils afin de rentrer en contact avec ce dernier dans les meilleurs délais.

Monsieur le Chef de l'exécutif, nous vous saurons gré de bien vouloir nous aider à faire la lumière sur cette affaire, ce dans le but d'apaiser les craintes de sa famille toute entière, en particulier son père et sa mère.

NB : Nous avons saisi le Ministre de la Justice, garde sceau et le Procureur de la république le 15 septembre 2023. Ces saisines sont restées sans suite jusqu'à ce jour.

Je vous remercie.

Fait à Libreville le 18 Septembre 2023

La famille Biologique de Gaël KOUMBA AYOUNE.

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