Congo-Kinshasa: Lutte contre la poliomyélite - Organisation imminente d'une vaste campagne de vaccination

Maladie grave mais évitable par la vaccination, la poliomyélite a refait surface en République démocratique du Congo (RDC) depuis 2017. Trois provinces du pays, notamment le Maniema, le Tanganyika et le Haut Lomami constituent l'épicentre de cette maladie infantile.

Face à cette résurgence, le Programme élargi de vaccination (PEV) projette l'organisation d'une vaste campagne de vaccination contre cette maladie des mains sales sur tout le territoire national. C'est en prévision de ces journées de vaccination que le PEV, programme spécialisé du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention a organisé, en partenariat avec l'Unicef, un briefing à l'attention des professionnels des médias, membres du Réseau des journalistes amis de l'enfant (RJAE) dans l'objectif de leur expliquer le bien-fondé de ces journées de vaccination. Selon le chargé des activités de vaccination supplémentaire au comité des opérations urgences polio, le Dr Fabrice Mawa, les dates retenues pour l'organisation de ces secondes journées nationales de vaccination sont du 28 au 30 septembre pour le premier bloc constitué de quatorze provinces.

Pour ce qui est du second bloc, cette campagne interviendra du 12 au 14 octobre 2023. S'agissant de la cible attendue, le Dr Fabrice Mawa a précisé que "les enfants âgés de zéro à cinquante-neuf mois vont recevoir deux gouttes de vaccin polio oral pour les protéger contre la polio". À en croire le Dr Mawa, un enfant déjà atteint et qui a développé la paralysie le restera pour toute sa vie parce qu'il n'y a pas un traitement curatif contre cette maladie.

%

L'unique façon de prévenir cette maladie demeure la vaccination. C'est pourquoi il a invité les parents à faire vacciner leurs enfants. " J'invite les parents qui ont fait vacciner leurs enfants, une ou deux fois que ce soit au niveau d'un centre de santé pour la vaccination de routine, ou lors d'une campagne, à le faire davantage, parce que plus l'enfant reçoit les doses, plus il a les chances de développer les anticorps pour le protéger contre cette maladie", a-t-il dit. Par contre, a renchéri le Dr Mawa, un enfant qui n'a reçu qu'une seule dose peut ne pas développer des anticorps.

Pour couper la chaîne de transmission de la polio, il est recommandé de faire vacciner l'enfant à plusieurs passages pour renforcer son immunité car il n'y a pas d'overdose. "En recevant plusieurs doses, l'enfant maximise donc la chance de développer au sein de son organisme des anticorps pour lutter contre cette maladie au prochain contact avec le virus qui cause cette maladie", a-t-il poursuivi.

En sus de cela, à cause des mouvements de déplacement, l'enfant vacciné ne contractera pas la maladie parce qu'il a été immunisé plusieurs fois. Toutefois, le Dr Fabrice Mawa a fait savoir qu'il y a d'autres facteurs qui entrent en jeu tels que la nutrition. "Un enfant qui est mal nourri ne peut pas développer aussi vite les anticorps qu'un enfant qui est en bonne santé sur le point nutritionnel. C'est pourquoi nous multiplions ces campagnes pour que tous ces enfants soient immunisés et qu'on arrive à les atteindre où qu'ils soient", a-t-il précisé. Il est à noter que la RDC fournit à elle seule fournit 50 % des cas au niveau de la région africaine avec plusieurs cas de paralysies.

Entre 2022 et 2023, le pays a déjà enregistré vingt-quatre épidémies au total et plus de neuf cents cas de paralysies de la souche vaccinale. La situation est tellement préoccupante qu'il faut absolument intervenir par l'organisation des campagnes de vaccination. Le PEV prend cette situation au sérieux. Raison pour laquelle il multiplie les opérations d'urgences polio à travers son comité dédié à cette cause. Cette structure procède par les journées locales de vaccination et les journées nationales de vaccination en deux passages. Outre cette stratégie, le PEV maintient et encourage la vaccination de routine pour immuniser plus d'enfants.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.