Après cinq semaines de blocage sur les approvisionnements de médicaments au Niger, les autorités ont signalé, le 18 septembre, un épuisement prochain de leurs stocks suite aux sanctions de la Cédéao.
« Le Niger subit une pénurie drastique de médicaments suite aux sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) bloquant les principaux circuits logistiques aux produits de santé à destination du Niger », a déclaré le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Ibrahim Souley. Il a dénoncé ces sanctions à l'encontre de son pays prises « en violation des traités de l'Organisation mondiale du commerce ».
« Avec les sanctions imposées par la Cédéao, les produits pharmaceutiques à destination du Niger sont bloqués au port de Cotonou ou à la frontière nigéro-béninoise. À cet effet, il a été démontré que plus d'une soixantaine de conteneurs sont bloqués pour près de quatre milliards francs CFA, plus de 1,6 million de dollars », a dénoncé le Nigérien secrétaire général, évoquant que « le Niger importe la quasi-totalité des produits pharmaceutiques dont il a besoin ».
Selon lui, aucune réception de produits pharmaceutiques n'a été enregistrée au Niger depuis le 28 juillet 2023. Cela fait passer le taux de rupture de médicaments vitaux à environ 25%.
« Il s'agit surtout des antibiotiques, des traitements contre le diabète, notamment les insulines et certains produits utilisés pour les pathologies cardiaques et les anti-cancéreux », a précisé le responsable, notant que des alternatives de traitement sont proposées aux patients pour diminuer l'impact.
« À ce niveau, nous dénonçons l'attitude de la Cédéao car aucune situation politique n'a entraîné des sanctions aussi drastiques portant sur des produits à caractère humanitaire », a conclu l'officiel nigérien.