La ville de Derna, dans l'est de la Libye, a été ravagée par des inondations dans la nuit du 10 au 11 septembre 2023 consécutives au passage de la tempête Daniel. Sur place, une semaine après ce drame qui y a fait au moins 3 000 morts, un décor de fin du monde semble s'être installé. Reportage.

Le plus frappant en arrivant dans la ville portuaire de Derna, en Libye, c'est la couleur marron de l'eau. La Méditerranée n'a pas encore fini de digérer les tonnes de terre qui ont été charriées par la tempête. Les routes sont envahies par des camions d'aides et des 4x4 de secouristes du Croissant-Rouge.

Dans la rue, des enfants, pieds nus pour la plupart, jouent entre eux. Les adultes, eux, font la queue dans les quelques magasins ouverts. La plupart sont à l'affut de la prochaine distribution. Car les habitants de Derna se plaignent de ne jamais savoir quand et où elles se dérouleront.

Autour d'eux, c'est un décor de fin du monde. Certaines rues n'ont plus d'habitation. Un père de famille fait du feu pour préparer du café à même le trottoir. Il explique que sa maison se tenait juste là en désignant un amas de béton. Pourtant, à certains endroits, sans trop savoir pourquoi, des demeures sont quasiment intactes. Mais, à l'intérieur, les familles doivent faire sans eau courante et avec de fréquents coupures électriques.

Les autorités ont demandé à tous les journalistes de quitter la ville

Quant aux forces de l'ordre, les autorités ont demandé à tous les journalistes de quitter la ville à midi. Les policiers et militaires contrôlent également les voitures des Libyens. Afin de mieux rationaliser les aides, ils veulent réserver l'accès à la ville aux convois indispensables.

Il apparait assez clairement que l'aide arrive à Derna mais que son circuit de distribution n'est pas encore totalement au point.