Les dirigeants du monde entier sont réunis à New York pour l'Assemblée générale des Nations Unies, afin de restaurer la confiance et la solidarité entre les nations, et de sauver le Programme de développement durable à l'horizon 2030, notamment les objectifs de développement durable relatifs à l'élimination de la faim et de la pauvreté.
Dans un document, Alvaro Lario, président du Fonds international de développement agricole (Fida), met en garde contre les effets dramatiques et irréversibles que la crise climatique aura sur la faim et la pauvreté si les pays ne prennent pas rapidement des mesures d'adaptation.
« La crise climatique ralentit nos efforts pour éliminer la faim et la pauvreté. La population mondiale est en augmentation et tributaire d'un régime alimentaire qui exerce une pression considérable sur des ressources en terres et en eau de plus en plus rares. Cela exacerbe les inégalités et les troubles sociaux », a dit M. Lario. Selon lui, il faut impérativement investir dans le renforcement de la résilience et dans l'adaptation aux changements climatiques. «Cela ne peut pas attendre. Investir dans les petits producteurs alimentaires est vital également si nous voulons être certains de nourrir le monde à l'avenir. Quant à produire des aliments durables et respectueux de la biodiversité, c'est essentiel si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable et les objectifs climatiques. Ce qui signifie également investir dans les moyens d'existence des hommes et des femmes les plus vulnérables partout dans le monde », a-t-il ajouté.
Évoquant des catastrophes naturelles récentes comme le séisme au Maroc et des phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations de grande ampleur survenues en Libye la semaine dernière, Alvaro Lario a rappelé que les pays en développement ainsi que les femmes et les hommes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde étaient en première ligne face aux changements climatiques, et qu'un choc suffit parfois à réduire à néant les progrès accomplis en matière de développement.
Selon le Fida, si les tendances actuelles se maintiennent, 575 millions de personnes vivront dans l'extrême pauvreté en 2030. On estime qu'il y aura le même nombre de personnes qui souffriront de la faim en 2030 qu'il n'y en avait en 2015 (600 millions de personnes).
« La faim reste une question politique qui découle en grande partie de la pauvreté, des inégalités, des conflits, de la corruption et du manque global d'accès à l'alimentation et aux ressources. Dans un monde d'abondance, qui produit suffisamment de denrées pour nourrir tous ses habitants, comment se fait-il que des centaines de millions de personnes souffrent de la faim? », a interrogé le président du Fida.