Pour la première fois, le président Tshisekedi s'exprime sur la détention du journaliste Stanis Bujakera, à la suite d'un article de Jeune Afrique qui a mis en cause les renseignements militaires dans l'assassinat de l'ancien ministre Chérubin Okende.
Le président congolais est à New York pour l'assemblée générale de l'ONU. Hier, mardi 19 septembre 2023, lors d'un déjeuner de presse, il a été interrogé par nos envoyés spéciaux à New York, Christophe Boisbouvier et Benjamin Avayou, sur à la fois l'arrestation de ce journaliste, le 8 septembre, et celle de l'opposant Salomon Idi Kalonda, le bras droit de Moïse Katumbi, c'était le 30 mai dernier.
« Moi j'ai un principe, c'est celui de la séparation des pouvoirs. Je ne me mêle pas de ce qui se passe avec la justice. Mais évidemment, comme le dit la Constitution, je suis le magistrat suprême. Sans juger bien sûr, je peux m'enquérir de certaines situations et donc je dirais que dans les deux cas que vous citez, tout ce que je fais et ce à quoi je veille, c'est que les droits de ces individus soient garantis et respectés.
D'autant plus que, pour le journaliste Stanis Bujakera, qui est un jeune homme que j'aime bien - pour la petite histoire, il a couvert notre campagne, il était de tous les combats avec nous, donc vous voyez que j'ai de la sympathie pour ce jeune homme - je regrette ce qui lui arrive, mais je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas permettre à celle-ci de faire toute la lumière. D'autant plus qu'on parle de mort d'homme, là.
Rappelez-vous, Cherubin Okende, ancien ministre, qui a été mon collaborateur pendant longtemps, très apprécié par moi d'ailleurs, est mort dans des circonstances suspectes qui, jusqu'à aujourd'hui, ne sont pas encore élucidées. Et malgré tout ça, on prend le risque de désorienter l'enquête et l'opinion, donc je crois que ça peut intéresser la justice. »