Nombreuses sont les villes sinistrées suite au passage de la tempête Daniel qui a frappé la région d'Al Jabal al Akhdar, dans l'Est de Libye. Leur malheur n'est pas comparable à celui de Derna, mais là aussi il y a des familles endeuillées, des familles qui attendent toujours les corps de leurs proches pour les enterrer enfin. RFI a visité hier plusieurs de ces villes situées sur la route de Derna.
Sousse, c'est la ville la plus proche de Derna. Elle est située à moins de 30 kilomètres. Ce mardi, des secouristes libyens étaient encore à l'oeuvre dans une ultime tentative de retrouver les corps de personnes disparues. Les familles ne peuvent faire leur deuil tant qu'elles n'ont pas enterré leurs proches. Ici, on est toujours à la recherche du corps d'une mère de six enfants, engloutie par les flots, et d'une famille entière, emportée alors qu'elle tentait de fuir en voiture.
Dans la vallée située à l'entrée de la ville, on devine à peine qu'il y avait des maisons, il n'en reste plus rien, presque plus de trace. À la place, il y a des tonnes de rochers blancs qui couvrent entièrement le terrain. À l'entrée de Sousse, les vendeurs du thé vert ou du thé au thym, recommencent timidement à faire fonctionner leur kiosque, quand ceux-là ont échappé au sort de certaines maisons. Les clients s'y arrêtent également comme pour reprendre leur vie normale.
Autre ville semble être l'ombre d'elle-même, c'est Wardia, située avant al-Bayda. Elle a été fortement touchée. Là, les vendeurs du thé ne sont pas encore revenus, leurs kiosques ont tous été dévastés ou emportés.
À Shahat, ville meurtrie aussi par les inondations, on croise un convoi du Croissant rouge libyen venu de Jaref, en banlieue de Syrte, à plus de 800 km. La destination finale est Sousse afin d'y apporter des produits alimentaires et des produits de première nécessité dédiés aux enfants.