Le Maroc a insisté sur l'intégration régionale et le développement socio-économique de l'Afrique lors d'une retraite du Comité des représentants Permanents de l'Union africaine, tenue vendredi à Addis-Abeba.
L'ambassadeur, Représentant permanent du Royaume auprès de l'Union africaine et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui intervenait lors de cette retraite tenue par visioconférence, a réitéré l'impératif d'ériger l'intégration régionale et le développement socio-économique en tant que pilier pour la réalisation de l'Agenda 2063 de l'organisation panafricaine.
M. Arrouchi qui a relevé que le premier Plan décennal de mise en oeuvre de l'Agenda 2063 de l'Union africaine arrive à son terme en 2024, a noté que son évaluation, dans le cadre du projet spécial de l'Agenda, a permis de relever un certain nombre d'enseignements à prendre en compte dans la formulation des priorités du deuxième Plan décennal.
Les conclusions de l'évaluation du premier Plan décennal révèlent que les aspirations, les objectifs et les domaines prioritaires de l'Agenda 2063 sont toujours aussi pertinents qu'ils l'étaient en 2013 pour l'intégration et le développement socio-économique de l'Afrique, a souligné le diplomate marocain.
"Le Maroc se félicite des progrès enregistrés dans la mise en oeuvre du premier Plan décennal de notre programme de développement continental et salué l'effort, considérable, fourni par les États africains et l'ensemble des acteurs concernés au cours de la première décennie", a affirmé M. Arrouchi.
L'engagement politique fort en faveur de l'Agenda 2063 s'est traduit par des acquis significatifs. Toutefois, de nombreux défis doivent être pris en compte et résolus pour accélérer sa domestication aux niveaux régional et national, a-t-il ajouté.
Si le premier Plan décennal est considéré comme un plan de convergence, le deuxième Plan décennal sera, quant à lui, un plan d'accélération, a relevé le diplomate marocain.
La diversité de l'Afrique et les différents niveaux de développement nécessitent l'identification des objectifs spécifiques qui devraient s'aligner sur les spécificités des États africains à travers la priorisation des domaines qui ont un effet multiplicateur et susceptibles d'absorber les effets indésirables des crises politiques, économiques et environnementales, a soutenu M. Arrouchi.
Dans cette optique, les priorités des prochains plans devraient être axées sur l'accélération de l'intégration régionale économique afin d'atteindre l'objectif du traité d'Abuja de 1991, notamment à travers l'accélération de la mise en oeuvre des stratégies de développement industriel et de l'infrastructure en vue de la transformation structurelle du continent, l'implication des Communautés économiques régionales, du secteur privé, des femmes et des jeunes dans le processus de mise en oeuvre de l'Agenda 2063, la mise en place d'un financement durable, accéléré et innovant pour réaliser les projets phares de l'Agenda 2023 et la coopération interafricaine qui constitue incontestablement une solution africaine pour l'Afrique que nous voulons, a insisté le diplomate marocain.
Après avoir rappelé que l'un des projets phares de l'Agenda 2063 est la ZLECAf, thème de l'UA pour l'année 2023, M. Arrouchi a souligné que l'Afrique est appelée à poursuivre les efforts et à faire de la Zone continentale un processus endogène et un vecteur de développement. "Notre Zone continentale du commerce devra opérer comme un puissant outil répondant aux défis de développement liés au manque d'infrastructures, au faible niveau de diversification du tissu productif des Etats parties, à l'insuffisance des moyens de financement, etc", a-t-il dit.
M. Arrouchi a saisi cette occasion pour réitérer que l'expérience marocaine basée notamment sur la corrélation des objectifs de l'Agenda 2063 à ceux de l'Agenda 2030, a permis la réalisation d'une grande partie des objectifs et cibles de l'Agenda 2063.
Actuellement, le Maroc dispose d'un ensemble d'opportunités lui permettant d'accélérer la mise en oeuvre de l'Agenda 2063, notamment la mise en place du nouveau modèle de développement et d'une nouvelle génération de stratégies et programmes sectoriels dont la vision et les objectifs fixés convergent parfaitement avec les aspirations et les objectifs de l'Agenda 2063, a réaffirmé le diplomate marocain.