Récemment, le nom de Martin HONGLA, actuel joueur de l'équipe nationale de football du Cameroun, a émergé sur la scène publique, supplantant presque celui de Samuel ETO'O FILS dans la liste des personnalités visées par des attaques virulentes sur les réseaux sociaux. Très bientôt, cette controverse pourrait même s'étendre aux débats radiophoniques et télévisés. La raison de cette agitation ? Martin HONGLA a eu le courage de proclamer une vérité inconfortable : dans nos sociétés, l'endogamie est la norme, tandis que l'exogamie est l'exception.
Nos ancêtres et nos parents ont toujours manifesté une certaine réticence à l'idée d'accueillir au sein de nos familles des personnes issues d'autres tribus et à marier nos filles à des "étrangers". Il est important de noter que le terme "étranger" ne se réfère pas seulement à ceux venant de tribus différentes. En réalité, même entre les Bassa, les Bamileke, les Bulu, les Douala, les Eton, les Bakweri, les Moundang, les Mendakwe, et bien d'autres, existent des restrictions au mariage hors du clan.
Le choix de Martin HONGLA d'épouser une femme qui n'appartient pas à sa propre tribu a suscité des réactions hostiles de la part de personnes issues de leurs tribus respectives, tant pour lui que pour son épouse. Cette situation a été largement abordée dans un chapitre entier de mon livre intitulé "Rencontre avec l'amour". Les exemples de ce genre se multiplient dans notre pays, mais semblent être devenus si banals qu'ils ne suscitent plus guère d'émotion.
Les critiques virulentes dirigées contre Martin HONGLA semblent vouloir l'obliger à respecter une obligation de réserve langagière en tant que joueur de l'équipe nationale. Cependant, ceux qui alimentent cette explosion de haine semblent oublier que les faits qui lui sont reprochés découlent d'échanges privés, éloignés de sa carrière sportive. Il est temps de mettre fin à cette hypocrisie collective.
Au lieu de cibler Martin HONGLA pour avoir exprimé une vérité dérangeante, nous devrions plutôt utiliser cette occasion pour ouvrir un dialogue constructif sur la question de l'endogamie et de l'exogamie. Il est impératif de remettre en question les préjugés tribaux qui entravent le développement harmonieux de notre pays. La controverse soulevée par Martin HONGLA pourrait servir de catalyseur à une réflexion plus profonde sur notre identité culturelle et notre ouverture à la diversité. Il est temps de mettre fin à l'hypocrisie et d'embrasser un changement progressif des attitudes envers le mariage intertribal, car c'est ainsi que le Cameroun pourra avancer en tant que nation unie, diverse et éclairée. L'hypocrisie !