Toutes les parties prenantes oeuvrant dans la filière langouste se sont réunies lors d'un atelier national sur l'exploitation et la gestion durable de ces ressources halieutiques organisé par le ministère de la Pêche et de l'Economie Bleue, deux jours durant, à Manakara, dans la région Fitovinany.
Des groupements de pêcheurs, des mareyeurs, des collecteurs et une quarantaine de sociétés exportatrices de langoustes qui sont des acteurs répartis dans toute l'île, y ont participé activement, sans oublier les autorités locales et l'équipe du ministère de tutelle. La réglementation régissant l'exploitation de cette filière porteuse faisant la renommée de la Grande île à l'échelle internationale ainsi que les procédures d'obtention d'agrément pour les nouveaux acteurs souhaitant y opérer, ont été discutées par toutes les parties prenantes, lors de la première journée.
Parlant des exportations de langoustes de Madagascar, « cela se stabilise en moyenne autour de 350 tonnes par an. Les principaux marchés de destination de nos langoustes sont l'Europe, le Japon et la Chine. Pour l'heure, on ne constate aucun déclin de cette filière, mais il s'avère primordial de se pencher sur une exploitation et gestion durable de ces ressources langoustières afin de maintenir ce niveau d'exportation de la Grande île », a soulevé Bemanaja Etienne, le directeur général de la Pêche et de l'Aquaculture, lors de la clôture de cet atelier national sur les langoustes hier à Manakara.
Avis des scientifiques
Parmi les recommandations émises dans le cadre de cet atelier, toutes les parties prenantes ont discuté sur l'uniformisation de la période de fermeture de pêche aux langoustes. En effet, « les régions d'Anosy, d'Androy, d'Atsimo atsinanana, de Vatovavy et de Fitovinany, situées dans la partie Sud du pays, ont adopté la période de fermeture de pêche du 1er janvier au 31 mars de l'année. Quant aux régions d'Atsimo Andrefana, de Menabe, de Melaky, de boeny, de SOFIA, de DIANA, d'Analanjirofo et d'Atsinanana, qui se trouvenat dans la partie Nord, leur fermeture de pêche s'étale du 1er octobre au 31 décembre de l'année.
Ce qui rend ainsi difficile le contrôle de cette fermeture de pêche. Les parties prenantes réunies au sein de cet atelier national ont opté la période de fermeture de pêche pour le 1er janvier jusqu'au 31 mars, étant donné que c'est la période de reproduction pour plus de 60% des langoustes. Mais l'on attend l'avis des scientifiques en consultant des instituts de recherche ainsi que les recommandations des experts concernant le volet socio-économique avant de prendre cette décision », tient à souligner le directeur général de la Pêche et de l'Aquaculture.
Taille marchande tolérable
Par ailleurs, il a soulevé qu'il faut prendre dès maintenant des précautions en essayant de maîtriser les efforts de pêche pour éviter une éventuelle surexploitation de ces ressources langoustières compte tenu de l'évolution de la demande sur le marché international.
Les acteurs concernés sont également conscients de l'utilisation des engins sélectifs en vue d'assurer une exploitation et une gestion durable de ces ressources. « Nous allons sensibiliser les groupements de pêcheurs à ne plus utiliser les filets mais plutôt les nasses pour pêcher les langoustes. Des échanges d'expériences entre les acteurs opérant dans la partie nord et la partie sud de la Grande île, sont également en vue », d'après les explications de Bemanaja Etienne.
Parlant toujours de l'exploitation de ces ressources halieutiques, les parties prenantes ont discuté que la taille marchande de ces crustacés avoisinant les 18 cm devrait être tolérable si la taille marchande fixée par la réglementation régissant cette filière porteuse est supérieure à 20cm », a-t-il conclu.