A quelque 3 mois des élections en République démocratique du Congo, le processus électoral amorce déjà l'atterrissage alors que son commandant de bord, Denis Kadima, est en train d'opérer les derniers réglages afin d'éviter tout fracas. Mais, dans le microcosme politique congolais, les signaux lancés par certains ne sont pas de nature à rassurer toutes les parties.
Il est vrai que la RDC n'a pas gagné le pari du renouvellement de sa classe politique. Des visages connus sous Feu Mobutu tiennent toujours les manettes du pouvoir. A l'avènement de Mzee et avec Joseph Kabila, ces Congolais ont survécu avant d'embrasser Félix Tshisekedi. C'est des Congolais, tout de même exceptionnels, qui ne pensent pas leur vie en dehors de sérail du pouvoir. En RDC, on exerce la politique jusqu'à la mort.
La longévité de certains acteurs au pouvoir froisse la cohabitation entre les jeunes qui ambitionnent de prendre la relève et les vieux réputés pour leur expérience qui s'accrochent. Maintenant que le processus électoral devient irréversible, chacun veut tirer son épingle du jeu. Toute la classe politique est en ébullition.
L'Union sacrée qui s'est montrée unie à sa sortie officielle, se fissure avec l'usure du temps. Cependant, s'en prendre ouvertement à Tshisekedi, c'est trop risquer. On sait le sort qui a été réservé à ceux qui ont osé s'aventurer dans ce sens. C'est désormais la stratégie du contournement.
Pour ce, Steve Mbikayi, a été le premier à emboucher le vuvuzela pour appeler à la démission du gouvernement Sama Lukonde. Figure bien connue sous Mobutu alors très jeune, Mbikayi mobilisait les travailleurs au nom du mouvement syndical « La solidarité ». Du fil en aiguille, il va embrasser la politique active. Après un léger passage à vide avec Mzee, il va rebondir dans le gouvernement d'Ilunkamba comme ministre de l'ESU avant celui des actions humanitaires et solidarité.
Il privilégie son mandat de député national pour intégrer l'Union sacrée. Il va y rencontrer Modeste Bahati avec qui il a tissé des relations en dents de scie qui ont fini par éclabousser leurs deux personnalités pourtant porteuses de mêmes valeurs tshisekedistes.
L'un est speaker du Sénat et l'autre député national. Mbikayi aura le mérite d'avoir défendu Tshisekedi sur tous les fronts. Mais, il accepte tout de même de s'en prendre à Sama Lukonde qui bénéficie de confiance sans faille de Tshisekedi. Le Président de la République soutient entièrement la politique du Premier ministre.
D'aucuns croiraient que Steve Mbikayi continue d'attendre que Tshisekedi lui renvoie l'ascenseur pour ses loyaux services mais, surtout en acceptant de tourner le dos à Joseph Kabila. Malheureusement, la liste de ceux qui se retrouvent à l'Union sacrée, dans ces conditions, est loin d'être exhaustive.