Madagascar: Actualité de vieilles Chroniques

Pas plus en 1991 ou 2002 que maintenant (NDLR : le texte date de 2006), on ne crache sur un pouvoir qu'on courtise, on n'insulte pas des institutions qu'on entend présider, on n'attente pas à l'image du pays pour discréditer un seul homme. Depuis maintenant trente-cinq ans (NDLR nous sommes en 2006) durent, puisque l'an Un de la découverte du «rotaka» est 1972, il faut que les gouvernants sachent renoncer à verrouiller le pouvoir pour ne pas acculer l'opposition au désespoir de la rue ; il faut également que l'opposition se résigne aux procédures constitutionnelles, se plie au verdict des urnes et renonce donc à créer un chaos d'où n'émerge que l'instabilité et des incertitudes supplémentaires (Chronique VANF, 10.10.2006).

Dans le rejet de 1972, et 1991, et 2002, et 2009, ce ne fut pas tant la contestation, quoique tout le monde aspire fondamentalement à la paix civile et à la stabilité politique, que la méthode et les manières. Non, il ne faut pas se résigner au n'importe quoi au nom du changement. Et non, le changement pour le changement n'a aucune légitimité. Refaire indéfiniment le 13 mai 1972 n'est que pauvreté d'imagination et disette intellectuelle.

Une classe politique digne de quelque justification sociale se doit de réinventer en permanence les leçons de nos livres d'histoires, à moins de cantonner le pays à la rubrique des faits divers : inflation, prolétarisation, « rotaka », vitres brisées, bacs à ordures retournés, abribus vandalisés, balles perdues...Comme si l'incendie de l'Hôtel de Ville, en 1972, ne fut pas un péché originel qui précéda les incendies du palais d'Andafiavaratra (1976) et du Rova d'Antananarivo (1995). Comme si les pillages et vandalisme du 26 janvier 2009 étaient des actes héroïques.

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Comme si le sang sacrifié le 13 mai 1972 était à ce point rentable pour qu'on en renouvelle le rituel, un 10 août 1991 ou un 7 février 2009 (Chronique VANF, 11.05.2012). Si la politique consiste à trahir consciencieusement, à ne nourrir absolument aucun scrupule, à tourner et retourner sa veste, à n'avoir aucune parole, à se vendre au plus offrant, à faire semblant de croire aux bien grands mots d'éthique ou d'honneur, alors, oui, nous sommes en plein dans la politique. Celle du pouvoir uniquement pour le pouvoir, sa petite cocarde tricolore, ses gyrophares dans les embouteillages, son train de vie. Circulons, il n'y a rien à voir pour nous tous qui pensions que la politique, c'était la gestion en bon père de famille de la Cité (Chronique VANF, 03.05.2006).

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