Madagascar: Présidentielle 2023 - Les pays du G7 prônent l'égalité de traitement de tous les candidats

Les élections de novembre prochain demeurent la préoccupation du moment. Les pays les plus puissants du monde brisent le silence à travers leur représentation locale.

A l'issue d'une rencontre avec le gouvernement, tenue à Mahazoarivo mardi dernier, et, la veille, avec les candidats au prochain scrutin présidentiel, au bureau de la délégation de l'Union européenne, les ambassadeurs des six pays les plus avancés, notamment l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, le Japon, le Royaume-Uni, la Suisse, et la représentante locale de l'Union européenne et de l'Organisation internationale de la francophonie, sortent de leur silence. Ils ont publié, hier, un communiqué pour aborder le contexte électoral.

Ils affirment « suivre avec la plus grande vigilance les derniers développements relatifs à la préparation de l'élection ». Dans cette dépêche, ces diplomates « soutiennent un processus électoral transparent, fiable, inclusif et apaisé ». Ils réitèrent aussi « l'importance du respect de la Constitution ». Sur ce point, le débat est tourné sur la naturalisation française de Andry Rajoelina. Les diplomates appellent aussi au respect du calendrier électoral.

Restrictions

Ces pays partenaires de Madagascar n'ont pas non plus manqué de revenir sur le sujet relatif à la tenue de réunions publiques pendant la période électorale. Ces pays étrangers réaffirment « leur attachement aux libertés fondamentales, notamment le droit de réunion et de manifestation pacifiques ». Un tel propos remet en cause le fondement d'une note publiée en avril dernier par le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation, signée par Justin Tokely, et qui est difficilement avalée par les autres acteurs politiques.

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Ceux qui ne sont pas dans le giron du régime actuel torpillent cette note. Elle a énuméré des restrictions sur la tenue de manifestations politiques sur la voie publique et, depuis, rendue effective, accompagnée d'un zèle manifeste, par les autorités compétentes au niveau des régions.

Les candidats, dont certains ont déjà fait face à l'intransigeance de l'Etat lors des tournées politiques, crient au scandale après la publication d'un tel dispositif qui, à leurs yeux, a pour vocation de « restreindre la liberté de manifester des adversaires du régime en place ». Les opposants ne cautionnent pas les raisons de sécurité évoquées par le gouvernement pour justifier cette note controversée. Les pays étrangers, qui ont signé hier une déclaration préconisent, à cet effet, « l'égalité de traitement de tous les candidats par les pouvoirs publics et les médias ».

Confiance

La tension est montée d'un cran depuis la publication de la décision de la Haute cour constitutionnelle concernant le transfert du pouvoir à un gouvernement collégial. La crédibilité du processus électoral est, à cet effet, sur le point de s'ébranler face à une fronde menée par les douze candidats sur les treize en lice qui accusent les autorités de « partialité » et de « violation des lois en vigueur ». Pourtant, « la confiance dans ce processus est un élément fondamental pour l'acceptation par tous du résultat du scrutin » estime les représentants locaux de l'Union européenne, de l'Allemagne, des Etats-Unis, de la France, du Japon, du Royaume-Uni, de la Suisse ainsi que de l'Organisation internationale de la Francophonie, dans le communiqué publié hier.

Cette « confiance », qui est en train de s'effriter, est, pourtant, « garant de la stabilité de Madagascar » soutiennent ces ambassades étrangères. Une crise est crainte et ces pays partenaires vont « poursuivre leur dialogue constant avec toutes les parties prenantes » pour éviter un tel revirement.

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