Pour Catherine Colonna, la France "n'a pas à reconnaître les décisions d'un pouvoir qui n'a aucune légitimité".
L'ambassadeur français au Niger « a été accrédité par les autorités légitimes [et] restera à son poste », a fait savoir la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en conférence de presse depuis New York où elle participe à la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies. « Notre ambassadeur va bien, je redis qu'il est en sécurité, que sa situation certainement n'est pas la plus agréable du monde mais n'est pas justifiée », a-t-elle poursuivi, assurant que « ce n'est pas sur une injonction qu'une décision sera prise » et que la France « n'a pas à reconnaître les décisions d'un pouvoir qui n'a aucune légitimité ». Et d'ajouter : « Notre ambassadeur a été accrédité par les autorités légitimes du Niger, donc (...) il restera à son poste tant que nous le souhaitons ».
La cheffe de la diplomatie a rappelé par ailleurs que « l'ensemble de la communauté internationale connue [dont] l'Union africaine, la Cédéao, l'Europe, et les Etats-Unis [ont] condamné cette tentative de coup d'Etat militaire et demandé le rétablissement de l'ordre constitutionnel ». « En ce qui nous concerne, nous n'avons eu d'autre ligne que de rappeler: condamnation, demande de libération, retour à l'ordre constitutionnel, soutien aux efforts des pays de la région », a-t-elle rappelé, réitérant l'appui français aux « prises de position de la Cédéao ». Catherine Colonna, qui s'exprimait à l'ouverture de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, réitérait ainsi la position qui est celle de la France depuis le début du coup d'Etat au Niger.
Début septembre, à l'occasion de la conférence des ambassadeurs, Emmanuel Macron avait assuré que « malgré les pressions des putschistes, (l'ambassadeur Sylvain Itté) restera à Niamey ».« Notre politique est simple : on ne reconnaît pas les putschistes, nous soutenons un président qui n'a pas démissionné, et nous soutenons les politiques de la Cédéao », a-t-elle soutenu. Vendredi dernier, le président français avait qualifié les mesures prises à l'encontre du représentant français à Niamey, qui est visé par une procédure d'expulsion, de « prise d'otage ». Au-delà des missions diplomatiques sur place, la France comptabilise 1 500 de ses soldats sur le sol nigérien.