Le dossier de restauration et de réhabilitation de «Borj Baccouche», un monument historique en péril au coeur de l'Ariana (Grand Tunis), demeure en suspens. Malgré les nombreuses réunions régionales et nationales entre les parties impliquées, aucune décision sérieuse n'a été prise pour sauver ce bien datant du 19e siècle.
Un accord-cadre conclu le 28 août 2020 stipule que Borj Baccouche soit transformé en un centre culturel pluridisciplinaire sous l'appellation «Palais de la culture et du patrimoine Borj Baccouche». Cet accord a été signé entre le ministère des Affaires culturelles, représenté par l'Institut national du patrimoine (INP), l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (Amvppc) et la municipalité de l'Ariana,
Le texte de l'accord stipule aussi que cet ancien palais hafside soit restauré, moyennant des fonds alloués par les trois parties signataires, et après la mise en place d'un plan de travail pour une meilleure gestion de ce monument et la préservation de son cachet culturel et patrimonial.
Depuis cette date, aucun progrès n'a été enregistré à ce sujet. Une source municipale a déclaré au correspondant de TAP à l'Ariana qu'aucune correspondance indiquant le montant de la contribution de la municipalité dans la restauration du monument n'a été reçue de la part du comité de pilotage en charge du projet.
Lors de sa visite à Borj Baccouche, en date du 22 août 2022, la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, avait appelé à une réunion de travail avec le gouverneur de la région dans les plus brefs délais, en vue d'examiner l'avancement de la mise en oeuvre des dispositions contenues dans l'accord de 2020.
Borj Baccouche est l'un des anciens palais de l'Ariana, tels que le palais Ben Saidane, le palais Chammama et le palais Ben Ayed qui abrite actuellement le siège de la municipalité de la ville.
Selon des sources historiques, Borj Baccouche avait été baptisé au nom du ministre Mohamed Baccouche (1833-1910). Sous le règne d'Ahmed Bey, ce général originaire de Beni Khiar, au Cap Bon, avait été désigné premier secrétaire auprès du ministre Mohamed Khaznadar puis conseiller et directeur au ministère des Affaires Etrangères, avec rang de ministre.
Construit sur un terrain de 6 hectares, Borj Baccouche couvre une superficie de 4.000 m2. Avec le décès du général Baccouche, ses héritiers ont vendu le palais, moyennant la somme de 120.000 francs, devenu une propriété de l'Etat depuis le 18 juin 1917.