Afrique: Les réponses à vos questions sur l'action du CICR au Soudan

communiqué de presse

Vous trouverez sur cette page des questions fréquentes concernant les opérations du CICR au Soudan, théâtre d'affrontements depuis la mi-avril entre les Forces armées soudanaises et les Forces d'appui rapide.

Nous savons à quel point il est important de veiller à la véracité des informations, notamment dans les périodes difficiles. En répondant ici aux questions fréquemment posées, nous souhaitons rectifier les informations erronées ou mensongères à notre sujet et vous permettre de mieux comprendre notre action humanitaire.

En quoi consistent les activités du CICR au Soudan ?

Le CICR est présent au Soudan depuis 1978. En tant qu'organisation humanitaire neutre, il vient en aide aux victimes de conflits dans ce pays et ailleurs, et promeut le droit international humanitaire (DIH).

Aujourd'hui, de manière indépendante ou en coopération avec le Croissant-Rouge soudanais, nous soutenons les hôpitaux en leur procurant du matériel et des fournitures, travaillons avec les autorités locales chargées de la gestion de l'eau pour améliorer l'accès de la population à l'eau potable, et apportons un soutien aux autorités fournissant des services de réadaptation aux personnes handicapées. Nous aidons les familles à rester en contact lorsqu'elles ont été dispersées en raison du conflit ou d'un déplacement, et nous facilitons la libération de détenus à la demande des parties. Autre élément important de notre action : nous contrôlons la correcte application du DIH par toutes les parties au conflit.

Le CICR joue également le rôle d'intermédiaire neutre entre les parties au conflit. Cette approche permet à l'organisation de dialoguer avec tous les protagonistes et de faciliter la libération de personnes détenues dans le cadre du conflit. Cliquez ici pour en apprendre davantage sur notre action au Soudan.

Dans quelle mesure avez-vous actuellement accès aux personnes touchées ? Les parties au conflit vous laissent-elles faire votre travail ?

Au Soudan comme ailleurs, nous sommes en contact avec les parties au conflit. Le dialogue confidentiel permet au CICR de négocier les garanties dont il a besoin pour accéder en toute sécurité aux structures de soins de santé et mener d'autres opérations humanitaires.

Des menaces et attaques directes à l'encontre de personnels humanitaires, notamment du Croissant-Rouge soudanais, ont été signalées. Pourtant, nous menons nos activités conformément aux principes du droit international humanitaire, qui sont sans équivoque sur cette question : les organisations humanitaires, leur personnel ainsi que l'ensemble des ressources et biens utilisés pour les opérations humanitaires doivent être respectés et protégés. Nos équipes s'efforcent de garantir le passage sécurisé des fournitures vers les établissements médicaux, même dans les zones de conflit actif, tout en soutenant les autorités compétentes afin d'étendre notre présence et nos activités.

Le CICR coordonne-t-il ses efforts et activités avec d'autres organisations au Soudan ?

Le CICR entretient avec le Croissant-Rouge soudanais un partenariat opérationnel de longue date, remontant aux toutes premières interventions du CICR au Soudan en 1978.

En réponse à la crise en cours, nous avons intensifié la collaboration avec le Croissant-Rouge soudanais afin de couvrir les besoins humanitaires des communautés les plus durement touchées par les hostilités. Le CICR coordonne également sa réponse avec les composantes du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et avec d'autres organisations humanitaires présentes au Soudan et dans les pays voisins.

Quel rôle le Croissant-Rouge soudanais joue-t-il dans la réponse à la crise ?

En dépit d'un contexte de sécurité extrêmement instable, le personnel et les volontaires du Croissant-Rouge soudanais continuent de faire tout leur possible pour aider autrui au jour le jour, avec des moyens très réduits et malgré des risques considérables pour leur personne. Pour les soutenir dans leurs missions humanitaires, le CICR leur prodigue des conseils techniques, renforce leurs capacités en matière de forensique humanitaire et fournit une assistance matérielle au Croissant-Rouge soudanais pour l'aider à gérer les dépouilles mortelles avec respect et dignité et améliorer les chances d'identifier les défunts. Le personnel et les volontaires du Croissant-Rouge soudanais prennent des risques considérables pour alléger la souffrance de la population depuis le début du conflit. Ils continuent de tout mettre en oeuvre pour aider autrui, jour après jour, dans un contexte de sécurité extrêmement instable et avec très peu de moyens.

Quel est le rôle du CICR concernant les personnes détenues au Soudan ?

Le CICR suit de près la situation des personnes détenues auprès des responsables des lieux de détention au Soudan pour garantir un traitement approprié, des conditions matérielles dignes ainsi qu'une procédure juridique régulière. Pour l'instant, le CICR n'a pas accès aux lieux de détention au Soudan. Cependant, nous avons reçu des signaux positifs et espérons commencer les visites prochainement.

En quoi le CICR intervient-il dans la libération de détenus ?

Le CICR intervient en qualité d'intermédiaire neutre pour faciliter la libération de détenus sur la base de demandes expresses et de négociations entre les parties au conflit. La libération de détenus relève de la responsabilité de ces dernières. Le CICR veille toujours à ce que la libération s'effectue en toute sécurité et avec le consentement de la personne détenue.

Quel soutien le CICR fournit-il aux personnes réfugiées ?

Au Soudan, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est le principal acteur apportant protection et assistance aux réfugiés et aux demandeurs d'asile. Le CICR suit de près l'action de l'agence de l'ONU tout en maintenant une indépendance totale à son égard. Cependant, le CICR considère les réfugiés et les demandeurs d'asile se trouvant dans un pays touché par un conflit comme faisant partie de la population civile et, ce faisant, il s'efforce également de les protéger et leur porter assistance.

De plus, le CICR participe aux services de recherches transfrontaliers et de rétablissement des liens familiaux. Depuis début juillet, le CICR et la Croix-Rouge du Tchad ont organisé plus de 1500 appels téléphoniques pour des réfugiés soudanais ayant perdu le contact avec leurs proches lors de leur fuite vers le Tchad.

À travers le réseau mondial de rétablissement des liens familiaux du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, nous offrons divers services et aidons notamment les enfants non accompagnés à retrouver leur famille, en particulier s'ils se trouvent dans des pays différents.

Quelle est la position du CICR concernant les allégations de violations du DIH au Soudan ?

Le CICR prend très au sérieux les allégations de violations. L'organisation contrôle et veille au respect du droit international humanitaire (DIH) et rappelle leurs obligations légales aux parties engagées dans un conflit. Dans la mesure du possible, nous dialoguons directement et à titre confidentiel avec la partie concernée impliquée dans le conflit. C'est notre méthode de travail habituelle.

Le bien-être des civils est la principale préoccupation du CICR et nous rappelons en permanence à toutes les parties au conflit leur obligation de prendre toutes les précautions possibles pour prévenir les dommages que les opérations militaires peuvent causer aux civils et aux biens civils.

Pourquoi le CICR collabore-t-il avec les parties et pourquoi reste-t-il neutre ?

Le CICR est une organisation humanitaire neutre dont la mission est de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et autres situations de violence, et de leur porter assistance. Nos méthodes de travail doivent nous permettre d'accomplir ce mandat, d'intervenir dans des contextes de conflit armé très dangereux et violents, de part et d'autre de la ligne de front. Cela n'est possible que si toutes les parties comprennent les bénéfices de notre présence.

La neutralité du CICR n'est pas tant une valeur qu'une nécessité opérationnelle. En ce sens, la neutralité ne constitue pas à nos yeux une position morale. Elle est plutôt un outil qui nous permet d'aborder avec nos interlocuteurs des questions complexes ayant des effets directs sur la vie des personnes touchées par le conflit.

Cela peut signifier de travailler avec les parties pour négocier le passage en toute sécurité des civils, ce qui requiert la coopération de l'ensemble des parties, ou de faciliter la restitution des dépouilles mortelles de combattants. La neutralité nous permet aussi de servir de relais pour communiquer des informations sur les personnes disparues à leurs proches anxieux. Si nous ne nous adressions qu'à une seule partie, nous ne serions pas en mesure de soulever des questions délicates telles que le traitement réservé aux prisonniers de guerre ou la conduite des hostilités.

Pour obtenir des changements substantiels, le seul contact avec les personnes touchées par le conflit armé ne suffit pas. Nous devons absolument entretenir un dialogue permanent avec les parties au conflit afin de défendre le respect du droit international humanitaire.

La position du CICR concernant les déclarations et appels publics fait parfois l'objet de critiques. S'agissant des déclarations publiques, le CICR est encore perçu comme discret, voire réservé, en comparaison avec d'autres organisations. Pourtant, les comparaisons peuvent se révéler trompeuses, étant donné la diversité des mandats, missions et activités des différentes organisations.

Pourquoi le CICR ne communique-t-il pas plus publiquement et en quoi consiste le dialogue confidentiel ?

Le mode d'action privilégié du CICR est le dialogue confidentiel. Cette approche nous permet en effet d'avoir un échange franc avec les personnes, groupes et parties d'un conflit armé ou d'autres situations de violence. Nous instaurons ainsi un climat de confiance, obtenons l'accès aux personnes touchées et assurons la sécurité de nos équipes et des personnes que nous nous employons à aider.

Cette approche nous permet également d'éviter le risque de politisation des questions humanitaires lors de débats publics. Grâce à elle, nous avons facilité la libération de prisonniers de guerre au Yémen et de jeunes filles victimes d'enlèvement au Nigéria, ainsi que l'évacuation de civils à Alep en Syrie et à Marioupol en Ukraine, pour ne citer que quelques exemples récents. Cette approche sauve des vies. Et c'est notre priorité.

Le CICR ne s'abstient pas de s'exprimer publiquement, mais il évite de condamner unilatéralement des parties à un conflit. Bien que notre approche puisse faire l'objet de critiques, notre objectif ultime de fournir une protection et une assistance humanitaire ne doit en aucun cas être compromis par des déclarations publiques.

Le CICR mène-t-il des activités d'espionnage ?

Non, le CICR ne mène aucune activité d'espionnage. Cela irait à l'encontre de toutes les normes légales et de nos principes. Nous avons pour mission de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et d'autres situations de violence, et de leur fournir une assistance.

En effet, le Code de conduite du CICR souligne le devoir de discrétion et de confidentialité concernant les renseignements que nous obtenons dans le cadre de nos activités. Ce Code de conduite s'applique à toute personne travaillant pour le CICR, ce qui signifie que tous les employés, notamment les consultants et les volontaires, sont tenus de traiter de telles informations de manière confidentielle et sont soumis à une obligation semblable au secret professionnel.

Nous répondons volontiers aux questions concernant notre action et nous nous efforçons d'être aussi transparents que possible concernant nos opérations, sans toutefois nuire au dialogue confidentiel et bilatéral qui est au coeur de notre engagement auprès des parties impliquées dans des conflits à travers le monde.

Où le CICR publie-t-il des mises à jour officielles sur le Soudan ?

Le CICR a conscience de l'importance d'accéder à des informations précises et fiables. Les personnes touchées par le conflit au Soudan peuvent trouver des renseignements importants ici. Vous pouvez également vous tenir au courant des actualités en suivant notre page officielle Facebook et notre page Twitter (rebaptisé X) dédiée au Soudan. Vous pouvez aussi consulter le site Internet officiel du CICR, une ressource précieuse pour obtenir des informations exhaustives sur nos opérations au Soudan, disponibles en plusieurs langues, notamment en anglais et en arabe.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.