Le dossier du secteur "pétrole" au Gabon n'est pas du tout repos. Plusieurs hauts cadres du ministère du Pétrole seraient inquiets. Le pouvoir de la transition mène des audits. Armand Dagraça Tchitembo, en sa qualité d'Ancien Directeur général adjoint de Panafrican Energy et ancien Directeur général adjoint de Addax, écrit une énième lettre ouverte pour attirer l'attention du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Cher Président de la Transition,
Je me permets de vous écrire pour exprimer mes préoccupations au sujet du Secrétaire Général du Ministère du Pétrole et des mesures qu'il a prises récemment. En effet, le Secrétaire Général a demandé de manière légère aux sociétés pétrolières actives dans le secteur gabonais de faire un inventaire des paiements au bénéfice de l'État gabonais, afin de vérifier si les paiements versés au trésor public correspondent effectivement aux déclarations faites par ces sociétés au cours des trois dernières années.
Ma première question est la suivante : pourquoi limiter cet inventaire aux trois dernières années, alors que des détournements ont été signalés depuis 14 ans, mais ont été particulièrement accentués au cours des cinq dernières années, notamment pendant la maladie du Président sortant ?
Deuxièmement, la Direction Générale des Hydrocarbures dispose d'une Direction des Affaires Économiques et Juridiques dont le rôle serait, en principe, de mener des audits accompagnés d'auditeurs neutres pour garantir que ces audits reflètent la réalité. Pourquoi cette direction n'a-t-elle pas été impliquée dans cette démarche ?
Troisièmement, pourquoi cette précipitation soudaine dans la réalisation de ces audits ? Est-ce une tentative de brouiller les pistes ? Le Secrétaire Général a usurpé les prérogatives du Directeur Général des Hydrocarbures afin de gérer certains comptes, mais il n'est pas habilité à demander ces rapports aux sociétés pétrolières.
Il est important de noter que lorsque vous demandez à ces sociétés de fournir des rapports d'activités, ils ont tendance à présenter des rapports qui les arrangent le mieux, et ceux-ci ne sont pas toujours exploitables. Ils écrivent ce qui les arrange. Il est donc crucial de ne pas se laisser duper par cette précipitation.
Je souhaite également souligner qu'il y a beaucoup de questions à examiner dans le secteur pétrolier, car j'ai d'autres révélations à faire. Nous ne pouvons pas continuer à jouer avec l'argent du contribuable. J'ai toujours dénoncé cette manière de gérer le secteur pétrolier, et il est regrettable que ce soient toujours les mêmes conseillers qui invoquent les décisions du Président.
J'écris cette lettre afin d'éviter toute précipitation de la part des anciens responsables du secteur pétrolier, qui pourraient faire disparaître des preuves de malversations financières. Il est essentiel de mener une enquête approfondie et transparente pour protéger les intérêts du peuple gabonais.
Je vous remercie de votre attention et reste à votre disposition pour toute information supplémentaire.
Cordialement,