Il a fallu attendre dimanche 17 septembre pour voir la route menant à l'épicentre du séisme rouverte. Plus d'une semaine après le tremblement de terre d'Al Haouz, qui fait jusqu'à présent près de 3 000 morts et près de 5 000 blessés, la région d'Ighil, située à près de 200 km au sud de Marrakech, reprend vie.
La route enfin dégagée des gros cailloux tombés des sommets des montagnes qui la longent. Ighil est de nouveau accessible et reprend vie peu à peu.
Les moteurs des gros camions et autres véhicules de secours grondent enfin. Mais les premiers jours, les aides ont dû être acheminées par d'autres moyens.
« On est venu à pied », dit Zakaria. Il n'habite plus au village mais la nuit du séisme, il n'a pas hésité à se rendre sur place : « Il faisait nuit, mais ce que nous avons vu tout au long de la route vers Ighil était terrifiant : d'énormes rochers tombés sur les douars et, on imaginait, on se demandait ce qu'on allait trouver. Je pensais à mes parents. Est-ce qu'ils vont bien ? Est-ce qu'ils sont encore en vie ? »
Abdelrahman habite l'un des douars d'Ighil. « On a été dépannés par les mulets qui, eux, pouvaient se frayer un chemin entre les débris, dit-il. Ce n'est qu'après que les militaires ont débloqué la route et, depuis, on a tout ce qu'il nous faut : les légumes, la farine, les bouteilles de gaz. »
Depuis, Abderhaman n'est pas revenu voir sa maison. Lui et sa femme vivent sous une tente au milieu du village. Avec l'ouverture de la route, les nombreux rescapés d'Ighil ont vu leurs conditions s'améliorer, mais avec l'approche des nuits automnales, leur prochain défi sera celui de s'équiper pour combattre le froid et les pluies.