Rwanda: Quatre mémoriaux du génocide des Tutsis intègrent le patrimoine mondial de l'Unesco

Plusieurs mémoriaux consacrés au génocide des Tutsis au Rwanda, entre avril et juillet 1994, viennent d'entrer au patrimoine mondial de l'Unesco. L'agence onusienne reconnaît ainsi leur valeur universelle exceptionnelle pour l'humanité. L'annonce a été faite depuis Riyad où se tient la 45e session du Comité du patrimoine mondial. Il n'y avait pas eu de site mémoriel inscrit depuis 1996, avec le mémorial de la paix de Hiroshima.

Quatre mémoriaux rwandais sont reconnus par l'Unesco, parmi les 200 lieux de souvenir que compte le pays. Le Mémorial du génocide, situé sur la colline de Gisozi, est désormais inscrit au patrimoine mondial. Inauguré en 2004, il abrite les restes de 250 000 personnes, mais aussi des vêtements déchirés appartenant aux victimes et des armes utilisées par leurs bourreaux.

Nous attendons beaucoup, premièrement sur la sensibilisation concernant notre histoire. Beaucoup de recherches, d'informations, mais aussi d'archivage seront conduits par les plateformes de l'Unesco. Ça va beaucoup nous apporter pour préserver la mémoire du génocide. Ce mémorial est spécial car c'est la dernière demeure de plus de 250 000 victimes, donc c'est la plus grande tombe commune du pays. Ça en fait une destination importante pour les personnes qui ont besoin de comprendre ce que ce pays a vécu.

Lucie Mouillaud Le mémorial de Bisesero, dans l'ouest du pays, est aussi inscrit. Il commémore la résistance des Tutsis face aux génocidaires. Deux autres sites reconnus ont été le théâtre de massacres en 1994. Il s'agit de l'église de Nyamata, où des milliers de personnes ont été tuées. L'Unesco précise que ce mémorial est représentatif d'autres églises où ont été commis des crimes à cette période dans le pays.

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S'ajoute enfin le site de la colline de Murambi, à 150 kilomètres au sud-ouest de Kigali. À cet endroit, un groupe scolaire en construction a servi à regrouper la population tutsie. Près de 50 000 personnes y ont été tuées. Jusqu'à cette 45e session du Comité du patrimoine mondial, aucun site rwandais n'avait été inscrit par l'Unesco.

Je salue cette décision de l'Unesco. C'est un acte de reconnaissance de ce qui s'est passé au Rwanda. C'est un hommage aux victimes et c'est un témoignage de sympathie et de solidarité avec les rescapés. Donc, je pense que ça permettra une diffusion plus large de cette histoire. Y aura-t-il des visiteurs beaucoup plus nombreux ? C'est possible, je l'espère. Après, ce que nous attendons, ce que nous espérons, c'est qu'il y ait, par le biais de cette nouvelle décision, des programmes d'éducation que l'Unesco peut porter, que la communauté internationale peut porter. Ce que je voudrais, ce que je souhaite, ce n'est pas d'enregistrer un plus grand nombre de sites. C'est aussi de les faire vivre, les entretenir, les maintenir en état. Si le site se dégrade, c'est un peu la mémoire qui s'altère.

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