La crise persistante qui secoue les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun continue de provoquer des déplacements massifs de population. Selon un récent rapport publié par le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) au Cameroun, pas moins de 3 655 personnes se sont déplacées en interne dans ces régions au cours du seul mois de juillet 2023 en raison des violences qui perdurent.
Les chiffres alarmants de ce rapport révèlent que certains départements sont plus touchés que d'autres. Les régions du Sud-Ouest, en particulier les départements de la Meme, de la Manyu et du Fako, ainsi que les régions du Nord-Ouest, notamment la Mezam et le Bui, sont les plus fortement affectées par ces déplacements massifs.
La persistance des affrontements, les activités des groupes armés et les opérations militaires continuent de mettre en danger la population locale, forçant de nombreux habitants à se réfugier dans les forêts ou à chercher refuge dans les villes voisines. Cette situation entraîne des besoins humanitaires considérables.
L'accès à l'aide humanitaire reste un défi majeur dans ces régions en crise, où les partenaires humanitaires doivent faire preuve de détermination pour atteindre les populations touchées et leur fournir une assistance vitale. Les vulnérabilités sont exacerbées par l'insécurité, ainsi que par l'augmentation des prix, en particulier dans les zones où les déplacements et la circulation sont fortement restreints.
Selon les estimations de l'ONU, environ 1,7 million de personnes ont besoin d'assistance humanitaire dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, dont plus de 638 000 sont des déplacés internes et 87 000 sont réfugiés au Nigeria voisin. Malgré ces chiffres alarmants, plus de 442 000 personnes ont réussi à retourner dans leurs foyers.
En juillet dernier, la crise anglophone a connu une recrudescence de violence après plusieurs mois de relative accalmie. L'incendie de la résidence de John Fru Ndi a été suivi par une fusillade meurtrière à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Les images choquantes de cette attaque ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant l'ampleur de la tragédie.
Le ministère de la Défense a réagi en détaillant les circonstances de l'attaque, attribuée à un groupe armé sécessionniste. L'incident a fait 10 morts et deux blessés graves, suscitant une vive émotion dans tout le pays. Les autorités administratives ont ordonné une enquête sur cette attaque terroriste et pris en charge les blessés évacués à l'hôpital régional de Bamenda.
La crise anglophone au Cameroun reste un défi majeur pour le pays et souligne l'importance de rechercher des solutions durables pour mettre fin à la violence et répondre aux besoins humanitaires pressants de la population locale.