Les inondations en Libye font certainement partie des plus dévastatrices et meurtrières, en particulier en Afrique. Certes, on est très loin du standard chinois en nombre de victimes mais les images font froid dans le dos.
Le bilan déplore plus de onze mille morts et des milliers de disparus. Comparé aux inondations en Chine qui ont tué 3,7 millions de personnes en 1931, deux millions en 1959, cinq cent mille en 1939, cent quarante-deux mille en 1935....c'est un bilan "honorable".
Mais le drame est que le phénomène risque de devenir récurrent comme le tremblement de terre ou le tsunami. La Grèce, la Turquie, la Bulgarie ont eu leur dose avec des bilans monstrueux. La houle s'est déplacée du côté de l'océan Indien et du canal de Mozambique.
Bien que relativement de faible puissance, la houle a causé des dégâts importants à Morondava, Maintirano ainsi qu'aux Comores et à La Réunion. Et ce n'est pas fini puisque de grosses vagues ont également été enregistrées à Mahajanga.
Un petit tsunami en quelque sorte. Houle ou pas, les inondations sont monnaie courante pendant la période cyclonique chaque année. Avec les remblais des zones basses qui se multiplient malgré l'interdiction décidée en conseil des ministres en 2022, la situation va certainement se compliquer aussi bien en ville que dans les périphéries.
Le spectre libyen plane au-dessus de nos têtes. Aucune infrastructure ne peut résister à cette furie de la nature, cette ivresse de l'orage. Des barrages jugés très solides ont cédé à Derna causant la perte de plusieurs maisons et enlevant des milliers de vies. On se demande avec quels moyens on pourra faire face si jamais un tel drame nous frappe.
Ce serait la catastrophe et l'hécatombe. Même pour les cyclones, on ne sait pas où mettre les sans-abri et les sinistrés. Les opérations de sauvetage sont très compliquées dans des endroits difficiles d'accès, voire isolés. Avec la perturbation climatique, aucun pays n'est à l'abri d'une tempête de cette ampleur et de l'insolence de Daniel, un invité indésirable.