Congo-Kinshasa: Services sanitaires publics - Le Syméco dénonce une situation désastreuse

Le Syndicat des médecins du Congo (Syméco), qui promet d'évaluer dans les sept prochains jours les conditions de travail que le gouvernement impose actuellement aux médecins des services publics de l'Etat et d'en tirer toutes les conséquences qui s'imposent, a conseillé à tous les médecins des services publics de l'Etat de rester mobilisés et vigilants et de se tenir prêts à tirer toutes les conséquences qui résulteraient de l'inaction du gouvernement par rapport à leurs revendications sociales.

Dans un point de presse tenu le 19 septembre à Kinshasa, le Syméco a admis que le secteur de la santé en République démocratique du Congo est profondément en crise. « La grève observée par les professionnels de la santé depuis le mardi 22 août paralyse tous les services sanitaires publics de l'Etat et empêche les médecins de continuer normalement leur prestation des soins », ont souligné le secrétaire général du syndicat, le Dr Juvénal Muanda Nlenda, et le secrétaire général adjoint, le Dr Way Kembala.

Pour le Syméco, ces revendications sociales qui justifient la grève actuelle des professionnels et administratifs de la santé sont aussi les mêmes pour les médecins. Il s'agit notamment de l'alignement à la prime de risque professionnel et la paie complémentaire du deuxième trimestre 2023. Ce qui conduit, ont indiqué ces représentants des médécins, ce syndicat à assurer officiellement sa solidarité à tous les professionnels et administratifs de la santé.

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Un dialogue social franc et sincère

Le Syméco a rappelé avoir fait des déclarations et correspondances tant avec les autres syndicats des médecins qu'avec le syndicat des professionnels et administratifs de la santé dans lesquels ils ont attiré l'attention du gouvernement sur l'impérieuse nécessité non seulement d'entretenir un dialogue social franc et sincère mais aussi de tenir en toute responsabilité et de bonne foi les engagements pris avec le banc syndical dans le cadre des accords de Bibwa afin de préserver la paix sociale. « Certes, le gouvernement a consenti, ces dernières années certains efforts en vue de rencontrer tant soit peu les attentes sociales des agents des services du secteur de la santé, en général et des médecins, en particulier. Mais il est évident que plusieurs engagements pris dans le cadre du deuxième avenant de l'accord du 3 août 2021 ne sont pas tenus, justifiant logiquement la tension sociale qui règne dans le secteur de la santé et mettant ainsi en péril la couverture santé universelle », a souligné le Syméco.

Des questions posées au gouvernement

Dans cet exercice, le Syméco pose certaines questions au gouvernement. Il s'agit notamment de celle de savoir si l'on pouvait, avec un personnel de santé démotivé et en grève permanente, le pays pouvait espérer la réussite de Couverture santé universelle lancée par le chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.

Le Syméco se demande également si le pays pouvait espérer des soins de qualité ou des soins santé dignes à la population lorsqu'il est demandé aux médecins déjà frustrés d'effectuer, en plus de leur propre travail, celui des infirmiers, des administratifs et de tous les autres personnels de santé. Et la dernière question posée est celle de savoir si le gouvernement prend-il la mesure des graves conséquences occasionnées par la crise sociale actuelle qui sévit dans le secteur de la santé.

Pour le Syméco, les conditions actuelles de travail ne permettent plus aux médecins des services publics de l'Etat de continuer normalement leur prestation des soins en faveur de la population. Mais, pour mettre fin à cette crise sociale qui sévit dans le secteur de la santé et de créer des conditions idoines en vue de la réussite de la Couverture santé universelle, le Syméco dit attendre du gouvernement de restaurer la quiétude sociale dans le secteur de la santé.

Ce syndicat appelle, dans ce sens, le gouvernement à effectuer sans attendre la paie complémentaire du deuxième trimestre de l'année en cours en faveur des médecins et des autres personnels de santé, ainsi que l'alignement à la prime de risque professionnel suivant les effectifs convenus à Bibwa, et poursuivre la prise en charge des dossiers administratifs pendants.

Ce syndicat a, par ailleurs, conseillé à tous les médecins des services publics de l'Etat de rester mobilisés et vigilants et de se tenir prêts à tirer toutes les conséquences qui résulteraient de l'inaction du gouvernement. Se disant sensible à la souffrance de la population et attaché au dialogue social apaisé, le Syméco dit se réserver le droit d'évaluer dans les sept prochains jours les conditions de travail que le gouvernement impose actuellement aux médecins des services publics de l'état et d'en tirer toutes les conséquences qui s'imposent.

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