Plus d'une semaine après la mise en place du gouvernement collégial pour exercer les fonctions du chef d'Etat par intérim, le Premier ministre, Christian Ntsay, s'est exprimé, hier sur la Télévision Nationale.
Bien queles acteurs politiques, les observateurs et une grande partie des organisations de la société civile craignent le pire tout en agitant le spectre de troubles politiques avant ou après les élections, le Premier ministre Christian Ntsay se veut être rassurant. Durant plus d'une demi-heure, lors de l'émission spéciale diffusée, hier, par la Télévision Nationale, il est revenu sur les points forts marquant la conjoncture politique de ces dernières semaines. Accompagné par quelques membres du gouvernement collégial, l'homme fort du pays ne tient qu'au respect du calendrier électoral et de la Constitution.
Pointant ainsi du doigt toutes les gesticulations qui n'ont que pour objectif de décrédibiliser la Haute Cour Constitutionnelle et la Commission électorale nationale indépendante. Selon lui, la préparation de l'élection présidentielle avance comme il se doit. « Il n'y a pas de crise politique, il n'y a que des perturbations au processus électoral », a-t-il d'ailleurs soutenu.
Tout au long de son intervention, Christian Ntsay a défendu les quatre grands principes qui dictent les actions de son équipe. Il s'agit entre autres, du respect de la Constitution, de la tenue des élections 60 jours après la démission du président de la République, du respect des institutions en charge de la préparation de l'élection ainsi que des actions du Gouvernement pour garantir l'apaisement durant cette période électorale.
Apaisement.
En tout cas, le numéro Un du gouvernement est bien au courant de ce qui se passe et ce qui se trame dans le pays. Les agitations au niveau des différents états-majors politiques, surtout au niveau des formations politiques qui ont aligné des candidats pour la présidentielle, ne sont nullement un secret pour lui. Le locataire de Mahazoarivo s'est montré ferme.
L'élection présidentielle se tiendra bien le 9 novembre et aucun changement de calendrier n'est envisageable. « Seule la population peut donner le pouvoir à celui qu'il veut voir diriger le pays durant les 5 prochaines années et l'élection est l'unique voie pour y parvenir », a-t-il déclaré. Il invite ainsi les acteurs politiques, les candidats à l'élection présidentielle, à emprunter la voie de l'apaisement. « Il faut respecter le peuple et les institutions. Ne perturbons pas le peuple avec ces différentes incitations à la grève ou autres. Le peuple attend qu'on lui donne le pouvoir de choisir celui qui dirigera le pays », a-t-il déclaré.
Basket found
« A qui profite les rumeurs ? », s'est demandé celui qui est à la tête du Gouvernement collégial en voulant apporter des éclaircissements sur l'impression des bulletins uniques. Selon lui, tout comme lors des élections de 2018, les partenaires ont apporté leur soutien au cycle électoral dans le pays. Cette fois, ils ont également apporté leur contribution dans le basket fund avec 1 million d'euros pour l'Union européenne, 1 million d'euros pour la France et 500 000 dollars pour les Etats-Unis. Au total, quelque 12 milliards d'ariary pour l'ensemble. L'Etat malgache a décaissé 51 milliards pour la CENI. « Pour ce qui concerne les imprimées sensibles, elles sont imprimées en Afrique du Sud comme en 2018 et c'est à travers le PNUD que cela s'est effectué », a-t-il soutenu.
Transparence. Le Premier ministre Christian Ntsay a voulu couper court aux différentes polémiques notamment le débat concernant la mise en place du Gouvernement collégial. « Il est temps de terminer le débat sur ce sujet », a-t-il indiqué après avoir précisé que toutes les décisions menant à l'installation de ce Gouvernement collégial ont été prises dans le respect strict de la Constitution.
Quoi qu'il en soit, même si le Gouvernement n'a pas de mainmise sur l'organisation des élections, selon les explications du Premier ministre, il garantit que cela se déroule dans la transparence et rassure ainsi tout le monde que les résultats reflèteront la volonté de la population.