Lors de son dernier déplacement à la Réunion début août 2023, le président du Sénat avait fait une déclaration sur le plateau d'une télévision de l'île soeur.
Intérim à la tête de l'Etat. Le numéro Un de la Chambre haute avait déclaré sur une télé réunionnaise qu'il ne prendrait pas de grande décision pendant son intérim à la tête de l'Etat. Un mois après, enfin presque, il a fait un revirement inattendu en adressant une lettre à la Haute Cour Constitutionnelle aux fins de « constater sa volonté de renoncer à exercer les fonctions de chef d'Etat par intérim ; que pour des raisons personnelles, il ne pourra pas exercer pleinement les charges que la fonction de chef de l'Etat exige ».
Forme audiovisuelle. Dans un communiqué publié avant-hier sur son site, la HCC de réaffirmer que « le président du Sénat a fait part de sa renonciation à l'exercice des fonctions de chef d'Etat par intérim pour des raisons personnelles ». Et de faire remarquer que « le président du Sénat a confirmé sa renonciation à exercer les fonctions de chef d'Etat par intérim dans un communiqué audiovisuel ». Une forme audiovisuelle c'est-à-dire ce qui pouvait être entendu et vu, comme l'était sa déclaration télévisée à La Réunion où il n'avait visiblement pas l'intention de renoncer à devenir chef de l'Etat par intérim.
Ordre de succession
En revanche, il savait vraisemblablement que le président en exercice briguerait un second mandat. Ce qui l'aurait placé en tête dans l'ordre de succession pour l'intérim du locataire d'Iavoloha, conformément à l'article 46 alinéa 2 de la Constitution qui prévoit que « le président en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste 60 jours avant la date du scrutin présidentiel. Dans ce cas, le président du Sénat exerce les attributions présidentielles courantes jusqu'à l'investiture du nouveau président ».
Grande décision. Dans son communiqué, la HCC de réitérer que sa Décision en date du 09 septembre 2023 se basait sur l'article 52 alinéas 2 et 3 de la Constitution qui dispose que « Dès la constatation de la vacance de la présidence, les fonctions de chef de l'Etat sont exercées par le président du Sénat. En cas d'empêchement du président du Sénat constaté par la Haute Cour Constitutionnelle, les fonctions de chef de l'Etat sont exercées collégialement par le gouvernement ». Ce qui a amené la HCC à confier les fonctions de chef de l'Etat par intérim au gouvernement collégial. Finalement, le président du Sénat a pris une grande décision, en renonçant à exercer les fonctions de chef d'Etat par intérim.
Contrairement à son nom et à son prénom, Herimanana Razafimahefa n'a-t-il pas la force et les capacités pour assumer les charges de chef d'Etat par intérim ? Ce qui aurait entraîné ce tour de passe-passe entre membres d'une équipe portant, il est vrai, les mêmes couleurs.