Au sein de chaque société, la question des riches et de leur contribution à l'amélioration de la cité est un sujet de débat constant. Certains pays du monde voient leurs élites fortunées s'engager activement dans des projets philanthropiques, finançant des hôpitaux, des écoles publiques, et soutenant des causes humanitaires. Cependant, au Cameroun, la réalité semble souvent très différente, avec des riches qui suscitent à la fois admiration et controverse.
Une vision mondiale de l'engagement des riches
Dans de nombreux pays, les individus fortunés sont encouragés à investir dans leur société pour le bien de tous. D'après Calixte Beyala, ils construisent des châteaux aux magnifiques jardins, des immeubles haussmanniens qui rehaussent la beauté architecturale de leur ville, et ils font d'importants dons pour soutenir des institutions vitales comme les hôpitaux et les écoles publiques. Leur philanthropie est souvent saluée comme un moyen de promouvoir le bien-être collectif.
La réalité au Cameroun
Cependant, au Cameroun, la perception de la richesse et de ses détenteurs est bien différente. Les riches du pays sont souvent critiqués pour leur impact sur la société. Au lieu de contribuer positivement, certains d'entre eux se lancent dans la construction d'immeubles locatifs dans des zones inondables, provoquant ainsi des catastrophes qui apportent leur lot de maladies, telles que le paludisme, le choléra et la dysenterie.
De plus, les riches campeurs sur des terrains appartenant à l'État et occupent des jardins publics, entraînant ainsi la disparition progressive de ces espaces verts dans la ville. Cette tendance à l'appropriation des biens communs nuit à l'environnement et prive la population d'endroits de loisirs.
Les écoles dans les sous-quartiers : une double face de la richesse
Il est vrai que certains riches au Cameroun construisent des écoles dans les sous-quartiers, mais cette philanthropie est souvent entachée par des pratiques douteuses. La corruption de fonctionnaires pour faciliter la réalisation de ces projets compromet leur valeur éducative réelle. De plus, ces écoles restent inaccessibles pour de nombreux enfants issus de milieux défavorisés, car elles bloquent souvent leurs portes et fenêtres pour des raisons de sécurité, au mépris des besoins des communautés environnantes.
Le rôle des autorités et la quête implacable de richesse
Une question fondamentale se pose : pourquoi cette situation perdure-t-elle au Cameroun ? Le ministère de l'habitat, censé réguler ces activités, est souvent accusé de corruption et de laxisme, laissant les riches agir en toute impunité. La recherche constante de profit semble être le principal objectif des riches du Cameroun, au détriment de l'environnement, de la société et de l'égalité des chances pour tous.
En fin de compte, la question des riches au Cameroun est complexe, avec des éléments positifs et négatifs à considérer. Si certains contribuent positivement à la société, d'autres exploitent leur richesse de manière égoïste et destructrice. Le défi réside dans la création d'un environnement où la richesse est utilisée pour le bien commun plutôt que pour le profit personnel, et où les autorités jouent un rôle de régulation efficace pour garantir l'intérêt général.