Le gouvernement somalien demande à l'Atmis, la Mission de transition de l'Union africaine, de suspendre son retrait. Le conseiller à la sécurité de la présidence, Hussein Sheikh Ali, en a fait la requête mardi, dans une lettre adressée à l'ambassadeur des Nations unies, Ferit Hoxha. Il demande une « pause technique », afin de laisser le temps aux forces somaliennes de consolider leur victoire face aux terroristes shebabs.
Pour la présidence somalienne, il est encore trop tôt pour voir partir les hommes de l'Atmis. Elle s'inquiète notamment de la sécurité des populations réfugiées près des bases opérationnelles avancées des hommes de l'Union africaine. Le gouvernement somalien demande une « planification globale » de leur protection, d'autant que la phase 2 du retrait de l'Atmis concerne des bases très isolées.
L'Atmis a démarré son retrait en début d'année, pour laisser les forces somaliennes prendre le relai. Mais les autorités le reconnaissent, l'armée nationale n'a pas encore les moyens de contrôler son territoire. « Le 26 août, nous avons subi plusieurs revers [...] et nos forces ont dû quitter des villes récemment libérées », peut-on lire dans la lettre. Lundi, l'Atmis a lancé la phase 2 de son retrait.
En laissant les clefs de la base de Biyo Adde, près de Mogadiscio, son commandant, le lieutenant-colonel Philippe Butoyu a pourtant déclaré que « les forces de sécurité somaliennes ont démontré leur capacité croissante à sécuriser le pays. » La phase 2 du retrait prévoit le départ de 3 000 hommes de l'Atmis d'ici la fin de l'année. Les 14 000 restant doivent quitter la Somalie d'ici fin 2024.