Afrique Centrale: Gabon/Guinée Equatoriale - Le président gabonais de la Transition en visite en Guinée-Equatoriale

LIBREVILLE — Le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et président de la République gabonaise, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, s'est rendu mardi à Malabo en Guinée -Équatoriale, pour une visite officielle, la première depuis le coup de force jugé nécessaire pour "sauver le Gabon". Le président Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a accueilli avec courtoisie son homologue gabonais.

Cette visite officielle s'inscrit dans la recherche des raffermissement des relation entre le Gabon et la Guinée-Equatorial, pays riverain avec lequel les relations de bon voisinage ont toujours été tendues, malgré une accalmie tintée par la sagesse des dirigeant des deux pays frères.

Rappelons que le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, avait été envoyé à Libreville en qualité de facilitateur pour le compte de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC).

Brice Clotaire Oligui Nguema et le chef de l'Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ont certainement souhaité le raffermissement des relations entre les deux pays pour éteindre, notamment les divergences supposées de l'appui de Malabo à une frange de l'Opposition gabonaise issue de la plate-forme A23, au cours du processus électoral lors des élections générales en août au Gabon.

La frontière entre le Gabon et la Guinée équatoriale

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La frontière entre les deux pays, à son extrémité orientale, débute au tripoint Cameroun-Gabon-Guinée équatoriale, d'où elle part en droite ligne vers le sud, jusqu'au 1er parallèle nord, où elle bifurque à l'ouest, suivant ce parallèle jusqu'à croiser le cours de l'Utamboni, sur lequel la frontière se fixe jusqu'au Golfe du Biafra et se poursuit en mer. La frontière orientale de la Guinée équatoriale fut établie par une convention franco-espagnole signée en juin 1900 pour délimiter la frontière entre la Guinée espagnole et du Congo français.

Des tensions existent entre le Gabon et la Guinée équatoriale concernant la possession des îles de Mbanié, Cocotier et l'îlot Conga, situés dans la baie de Corisco. Les eaux territoriales correspondantes seraient riches en hydrocarbures. Un médiateur international avait été nommé en septembre 2008 par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, en vue de régler ce conflit1. En avril 2021, Un communiqué du ministère des Affaires étrangères gabonais paru confirme que la Cours Internationale de Justice (CIJ) a entamé une procédure. Le conflit territorial est désormais en procédure à la Haye depuis mars 2021.

Ce différend datant de 1972 porte en réalité sur quelques arpents de sable. En effet, les deux Etats se disputent la possession des îles Mbane et des Cocotiers, situées entre les îles de Corisco et Elobey et le continent.

Pour rappel, la convention franco-espagnole du 27 juin 1900, qui fixe les frontières entre ce qui constitue actuellement le Rio-Muni, part continentale de la Guinée-Equatoriale et le Gabon, précise que les îles Corisco et Elobey relèvent de l'autorité de l'Espagne, mais ne mentionne ni Mbanie, ni l'île des Cocotiers. Pour les Gabonais, ce silence des textes, et le fait que la France ait, à l'époque coloniale, considéré ces iles comme siennes, prouvent qu'elles sont aujourd'hui dans la mouvance gabonaise.

C'est ce que l'on conteste à Bata, où les difficultés économiques et financières nées immédiatement après la proclamation de l'indépendance incitèrent M. Francisco Macias Nguema, ancien président de la Guinée-Equatoriale à détourner l'attention de son opinion publique et à la sensibiliser à des revendications territoriales.

Si la polémique qui s'est instaurée autour de la possession des iles Mbane et des Cocotiers semble bien futile à première vue, elle n'en est pas moins digne d'intérêt. Elle concerne en effet l'évolution de toute l'Afrique centrale, zone d'instabilité à l'intérieur de laquelle le calme qui persiste en République gabonaise contraste fortement avec les vives turbulences qui ne cessent de se manifester dans les Etats voisins, rapportait à l'époque le Journal Le Monde.

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