Congo-Brazzaville: Santé publique - Réduire les préjudices causés aux patients

Le bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Afrique a appelé les Etats à investir davantage dans l'accès aux soins de santé afin d'éviter les préjudices causés aux patients estimés à 50% dans les hôpitaux. L'invite de l'institution onusienne a été faite à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité des patients, célébrée cette année sur le thème « Faire des patients les acteurs de leur propre sécurité ».

L'objectif de cette journée célébrée chaque 17 septembre est de sensibiliser le grand public à l'importance des soins centrés sur la personne et à la prévention des préjudices causés aux patients.

La directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, dans son message lu par le directeur de la gestion des programmes OMS Afrique, le Dr Joseph Caboré, a alerté le 20 septembre, selon les statistiques en cours, que 50% des préjudices causés aux patients peuvent être évités si des efforts concertés sont faits et si les investissements requis sont réalisés.

De son côté, le Dr Joseph Caboré a indiqué que la qualité des soins dispensés dans nos Etats membres est compromise par le manque de coordination et la fragmentation des programmes de qualité, par les défis liés aux ressources humaines et par l'inadéquation des données qui ne permet pas d'éclairer la prise de décision, pour ne citer que ces difficultés. « Il est donc primordial, a-t-il lancé, en cette journée mondiale de la sécurité des patients, de prendre l'engagement d'exécuter pleinement l'appel mondial de l'OMS pour la sécurité des patients et d'accélérer les mesures qui s'avèrent nécessaires pour faire entendre la voix des patients...J'exhorte donc nos Etats membres à oeuvrer de concert pour susciter une prise de conscience de la nécessité de la collaboration des patients, à créer des plateformes propices aux préoccupations des patients, à partager des initiatives et des meilleures pratiques et à prendre des mesures afin de réduire les préjudices évitables causés aux patients ».

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Le directeur de la gestion des programmes OMS Afrique a notifié que les célébrations annuelles successives, depuis 2019, portent sur les thèmes spécifiques concernant un domaine prioritaire de la sécurité des patients. « Le thème retenu pour l'édition de cette année met les pleins feux sur l'exigence pour le grand public de promouvoir la sécurité des soins de santé, grâce à des campagnes de mobilisation visant les trois objectifs ci-après. En premier lieu, discuter du rôle que jouent les patients dans l'élaboration conjointe des politiques, plans, stratégies, programmes et lignes directrices concernant les soins qui leur sont prodigués afin de rendre ces soins plus sûrs », a-t-il souligné.

Par ailleurs, a poursuivi le Dr Joseph Caboré, offrir aux patients et aux familles exposés à des soins à risque la possibilité de partager leurs expériences et de faire entendre leur voix, ce qui permettra de mieux comprendre la nature des préjudices causés à ces patients et de favoriser l'élaboration de solutions plus efficaces. Et troisièmement, concevoir des mécanismes destinés à renforcer les capacités des défenseurs des intérêts des patients et de leurs porte-drapeau en matière de sécurité des patients.

Travailler pour que les patients puissent faire entendre leur voix

Selon l'orateur, le slogan de la campagne « Faisons entendre la voix des patients ! » insiste sur la nécessité de faire en sorte que les patients jouent un rôle actif dans les soins qu'ils reçoivent. Les données montrent que le fait d'associer les patients, en tant que partenaires aux soins qu'ils reçoivent réduit les erreurs et les coûts, en matière de soins de santé et améliore les résultats sanitaires et, partant, la prestation de soins de santé, la qualité des soins et la vie.

De même, a-t-il relevé, les soins à risque ont eu des conséquences tragiques pour les patients, leurs familles et leurs communautés. On peut notamment évoquer des répercussions financières de grande ampleur pour les pays à revenu élevé comme pour les pays à revenu faible ou intermédiaire, près de 15% des dépenses et des activités hospitalières étant affectées au traitement des problèmes de sécurité des soins. Dans la région africaine de l'OMS, sur les 21 pays qui disposent de données : quatre pays seulement disposent d'un plan national d'action pour la sécurité des patients (ou d'un plan équivalent) et d'un système de notification des incidents dans le domaine de la sécurité des patients qui entrainent des préjudices graves ou le décès des patients, tels que les erreurs de site opératoire ; trois pays ont indiqué qu'un représentant des patients siège au conseil d'administration de la majorité des hôpitaux ; aucun pays n'a établi un rapport annuel sur les résultats en matière de sécurité des patients ou n'a constitué un réseau national pour la sécurité des patients (....).

Au-delà du message de la directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, le deuxième temps fort a été la cérémonie d'illumination du bureau régional de l'OMS/Brazzaville, en présence du personnel et des invités.

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