Thiès — La direction régionale de la santé de Thiès a organisé jeudi un atelier d'orientation à l'intention des professionnels des médias, pour les mettre à contribution dans la prévention, afin que le gamou ne soit pas un moment de propagation de maladies, dans un contexte de réémergence de certaines pathologies dans une partie du pays.
Du fait de la dimension internationale du gamou qui regroupe des milliers de personnes, la direction régionale de la santé (DRS) a jugé nécessaire d'impliquer les acteurs des médias, pour diffuser des messages de prévention destinés aux populations, visiteurs comme hôtes, a expliqué Cheikh Sarr, responsable de la surveillance épidémiologique à la DRS de Thiès.
Il s'adressait à la presse locale, lors d'un atelier élargi à des acteurs communautaires, qui a eu lieu dans les locaux de la DRS.
La région de Thiès abrite plusieurs foyers religieux-Tivaouane, Ndiassane, Thiénaba, Keur Mame Elhadji, etc-qui drainent du monde lors du gamou, l'évènement religieux célébrant l'anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (PSL).
»Actuellement, il y a une réémergence de certaines maladies (...), surtout les fièvres hémorragiques virales comme le chikungunya, la Crimée Congo la dengue, a dit M. Sarr. C'est pourquoi on a jugé (nécessaire) de partager l'information avec la presse pour prévenir et rassurer la population par rapport à la propagation".
L'atelier a surtout insisté sur les mesures préventives édictées à l'endroit des populations, à savoir l'utilisation des moustiquaires pour éviter le paludisme, le chikungunya et la dengue, tous transmis par les moustiques.
Tout individu qui constate l'apparition d'une "maladies inexpliquée" ou de signes comme la fièvre, les saignements, entre autres, doit se rendre dans la structure de santé la plus proche, pour un diagnostic et une prise en charge précoce, a dit Sarr.
A propos des maladies diarrhéiques, il est recommandé d'utiliser de l'eau potable, de consommer des aliments sains, de se laver régulièrement les mains avec de l'eau et du savon et laver tous les fruits et légumes.
Dans un contexte où la covid-19 est toujours présente, a-t-il souligné, la sensibilisation doit être maintenue, même si les mesures barrières ont été abandonnées.
Les populations doivent savoir que des tests covid sont disponibles dans les postes médicaux avancés (PMA), tout comme elles peuvent se faire vacciner dans les postes fixes (centres et postes de santé et hôpitaux) situés dans les foyers religieux.
La vaccination est surtout encouragée pour les personnes âgées et celles souffrant de comorbidités.
L'Unicef appuie la direction de la prévention dans le cadre des évènements religieux dans la région de Thiès, a relevé son consultant Mouhamed Hady Dieng.
Pour ce qui est du paludisme, les fidèles doivent avoir dans leurs bagages des moustiquaires imprégnées pour se prémunir du paludisme, du chikungunya, de la dengue, tous transmis par les moustiques, conseil le responsable de la surveillance épidémiologique.
Les transporteurs sont ciblés par les messages, en vue de réduire les accidents lors le convoiement des fidèles vers les cités religieuses.
Parmi les 11 maladies prioritaires sur les 52 sous surveillance, figure la rage, affection d'origine animale transmise surtout par le chien par morsure, griffure ou léchage. La direction régionale de la santé préconise des campagnes de vaccination, en guise de prévention.
L'affluence enregistrée dans les foyers religieux pendant cet évènement, favorise la pollution et la poussière, qui sont des facteurs de risque d'infection respiratoires aiguës (IRA) et de crise d'asthme, a relevé Cheikh Sarr.
Selon Bineta Guèye, responsable d'éducation pour la santé à la DRS, 1 000 visites à domicile devront être menées à Tivaouane par les acteurs communautaires, pour poursuivre la sensibilisation.