La Communauté économique des états de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) ne décidera d'une intervention militaire au Niger qu'après l'échec de négociations déjà entamées. L'annonce a été faite par le chef de l'Etat, Macky Sall, qui a accordé un entretien à France 24 et RFI.
Le président de la République, Macky Sall, appelé à se prononcer sur le Niger lors de son entretien avec France 24 et RFI en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, a dit que discussions ont présentement lieu pour une solution pacifique au Niger.
«Depuis la décision du sommet des chefs d'Etat ou l'ultimatum avait été donné, toutes les options étaient sur la table y compris l'option militaire étant entendu que c'est la dernière option à prendre. Depuis lors, il y a eu des initiatives à la fois diplomatiques et des discussions underground sous la direction du Nigéria. Cette dernière option militaire ne saurait être faite que lorsque toutes les pistes auraient été épuisées et que le Nigéria frontalier avec le Niger jouera son rôle, les autres pays sont tout à fait prêts pour jour leur partition. L'option est sur la table maintenant quand elle se fera, je ne sais pas.»
Macky Sall trouve qu'il est encore raisonnable d'avancer vers une solution négociée. « J'ai espoir que la raison va finir par prévaloir et que la junte devrait prêter attention à ce qui se passe autour de nous pour ne pas nous pousser à l'ultime décision qui est une intervention militaire qui du reste n'est pas nouvelle dans le cadre de la Cedeao.»
Le Nigéria fait tout pour trouver une solution diplomatique signale le président de la République. Et c'est seulement après l'échec des négociations que l'intervention militaire sera engagée. « Pour l'instant c'est le président en exercice de la Cedeao, Bola Tinubu, qui a en charge le dossier. Il a envoyé des émissaires. Il est aussi actif à la recherche d'une solution. J'attends qu'il nous informe des résultats de ses différentes démarches pour que nous puissions apprécier et adopter une position commune, c'est ce que j'espère autrement dans un délai qui ne doit pas être lointain nous devrons nous retrouver pour évaluer la situation. On ne peut continuer à laisser un président élu être fait prisonnier chez lui ».
Parlant des coups d'état au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, Macky Sall affirme, « on peut considérer que ce n'était pas une bonne démarche, mais elle a été faite de bonne foi, une démarche d'accompagnement. Maintenant, nous constatons en moyenne que les transitions visent 36 mois. Si ce n'était pas le développement du terrorisme tel qu'il se manifeste dans le Sahel, les choses allaient être beaucoup plus faciles à gérer par la Cedeao qui, par le passé, au Burkina a pu remettre le pouvoir immédiatement. Avec le développement du terrorisme et l'influence internationale sur l'Afrique, nous organisations sont neutralisées comme l'est l'Organisation des nations unies (Onu) sur les grandes crises ».