Congo-Brazzaville: 78e Assemblée générale de l'ONU - Denis Sassou N'Guesso présente des priorités et des défis à relever

À l'occasion du débat général de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou N'Guesso, a présenté, le 21 septembre, ses priorités et les grands défis du monde actuel.

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a vu la question du climat comme « la plus pressante de toutes les urgences ». Au moment où le Congo s'apprête à organiser le Sommet sur les trois bassins forestiers de l'Amazonie, du Bornéo-Mékong et du Congo, il a saisi cette occasion pour présenter, une fois de plus à la face du monde, l'ambition du sommet qui intègre sa vision écologique longtemps affirmée.

S'inscrivant dans cet élan, le Congo s'est engagé à accueillir, en octobre prochain, un sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales « comme réponse collective et concertée de ces trois poumons verts de la planète à l'insécurité climatique désormais si menaçante ».

En réalité, les effets des changements climatiques vécus ces derniers temps avec des conséquences toutes aussi dévastatrices que destructrices, tant sur la nature que sur les hommes et qui iront en s'amplifiant si rien de durable n'est fait, appellent non seulement à la prise de conscience sur les phénomènes, mais à des actions thérapeutiques responsables. « La montée continuelle du niveau des mers qui met en péril les pays insulaires, la désertification déferlante, la canicule suffocante qui emporte chaque fois plus de personnes, les inondations répétitives et les coulées de boue soudaines, autant de phénomènes aussi dangereux que dévastateurs qui interpellent désormais jusqu'aux plus sceptiques d'entre nous », a constaté le chef de l'Etat.

%

C'est dans cet esprit, et en sa qualité de président de la Commission climat du bassin du Congo, que Denis Sassou N'Guesso a lancé, lors de la COP27 en Égypte, l'Initiative de la « Décennie mondiale de l'afforestation » pour une biodiversité et un couvert végétal plus dense, au service de l'humanité.

Dans son discours, le chef de l'Etat congolais a ensuite abordé la question du développement agricole en Afrique, soulignant la nécessité impérieuse de protéger les terres arables des incidences néfastes des changements climatiques.

L'Afrique, a-t-il recommandé, « doit dès à présent opérer un bond qualitatif pour disposer demain d'une nourriture suffisante et de qualité et conjurer à tout jamais le spectre de la famine et de l'exode de ses populations ». Pour cela, il a souligné son besoin urgent d'une agriculture « moderne, soutenue notamment par des dispositifs performants d'irrigation et de mécanisation, une agriculture qui lui permette de réduire de manière significative ses importations alimentaires ».

Dans cette optique, le président de la République a souhaité avoir « des partenariats techniques et financiers efficients » pour pouvoir réaliser des avancées substantielles dans ce secteur. Toutefois, a-t-il déclaré, l'Afrique n'a nullement besoin de ces partenariats sous-tendus par des « aides publiques au développement politiquement orientées et synonymes d'aumône organisée ».

Les subventions au compte-gouttes, distillées au rythme des intérêts propres des donateurs, ne permettront certainement pas l'essor réel et effectif de notre continent... qui, du reste, n'en a nul besoin », a tranché Denis Sassou N'Guesso.

Privilégier la paix pour atteindre les Objectifs de développement durable

Pour le président Denis Sassou N'Guesso, la paix est une priorité afin d'atteindre les Objectifs de développement durable définis par les Nations unies. La paix en Libye n'est pas passée sous silence.

En sa qualité de président du Comité de haut niveau de l'Union africaine sur la Libye, Denis Sassou N'Guesso a fait valoir que la Conférence de réconciliation interlibyenne n'aura de sens que si elle est inclusive, constructive et consensuelle. Il en a appelé, une fois encore, à « l'accompagnement de la communauté internationale, à commencer par les pays de la sous-région et les organisations qui les regroupent, sans oublier les pays dits du Quartet, en vue d'un soutien concret à nos efforts, afin d'ouvrir une perspective solide et crédible à la résolution définitive de cette crise qui n'a que trop duré ».

En outre, Denis Sassou N'Guesso a appelé la communauté internationale à prendre en ligne de compte l'initiative africaine sur le conflit entre la Russie et l'Ukraine. « En raison du risque de guerre généralisée que ces événements font peser sur le monde, non seulement les deux protagonistes dans ce conflit, mais également les puissances étrangères qui peuvent influencer le cours des événements dans le sens de la paix, tous devraient tempérer leurs ardeurs, cesser d'attiser les braises et s'engager, sans délai, dans des négociations de paix. Des négociations justes, sincères et équitables », a-t-il insisté.

Enfin, le chef d'Etat congolais a évoqué « l'impérieuse nécessité » de réformer le Conseil de sécurité, « afin d'assurer une représentation plus juste de tous les continents et de tous les peuples du monde », rappelant la position commune de l'Afrique, « une position conciliante et consensuelle, scellée à Ezulwini ».

Denis Sassou N'Guesso a réitéré « l'exigence africaine » de voir deux de ses États y siéger en tant que membres permanents, avec droit de veto. « Ce ne serait que justice devant l'histoire ! »

Suite aux catastrophes naturelles qui ont fait récemment de nombreux dégâts matériels et humains au Maroc et en Libye, le président a exprimé sa compassion et sa solidarité aux peuples des deux pays.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.