Au cours des décennies 1970 et 1980, suite à une série d'implosions des ensembles musicaux, vont naître des nouveaux groupes qui enrichissent la galaxie musicale kinoise au nombre desquels l'on peut citer Isifi, Yoka lokole, Viva La Musica, Zaïko wawa, Langa Langa stars, Victoria Eleison et bien d'autres... qui ont pu fleurir et contribuer à l'avènement de la troisième génération de la musique congolaise. Parmi ses ensembles figure l'emblématique orchestre Zaïko Langa Langa qui continue d'emballer les mélomanes à travers le monde de par la qualité de ses œuvres.
Il était une fois Zaïko, puis Tout choc, Anti-choc Zaïko Langa Langa (noyau originel du clan Langa Langa). Zaïko : Zaï diminutif de Zaïre (nom de la République sous le règne du président Mobutu, que l'on appelait les 3 Z (Zaïre pays, Zaïre monnaie, Zaïre le fleuve) et ko, diminutif du mot Nkoko (mot lingala qui veut dire grands-parents) ainsi Zaïko veut tout simplement dire Zaïre pays des grands-parents (Zaïre ya ba Nkoko), suggéré par Delo Marcelin, raccourci par Henry Mongombé et Jules Shungu ajoute Langa Langa.
Zaïko Langa Langa fut créé le 28 décembre 1969 et dirigé par un conseil des fondateurs composé d'Henry Mongombé, DV Muanda, André Bita et Delo Marcelin, Kileba est le président de l'orchestre et Damien Ndebo chef d'orchestre dont l'ossature est constitué de Bapius (guit. Basse) Enoch Zamuangana et Teddy Sukani (guit. Rythmiques), Manuaku-Waku alias pépé Féli (guit. Solo), Jules Presley Shungu, Jossart Nioka Longo, Dieudonné Otis, Bodo Mitsho, André Bimi, Evoloko, Pierre Kumu, Délez (chanteurs).
Progressivement de nouveaux musiciens feront leur entrée plus tard dans le groupe. Il s'agit de : Mbuta Matima, Mbuta Mashakado, Mavuela Somo puis Gina Effonge (chanteurs). Les premières séances de répétition commencent chez les Mangaya à Popokabana. L'orchestre est soutenu par des jeunes déterminés à animer les vacances à Kinshasa lors des concerts de l'orchestre ( Léon Lemba-Lemba, Gaby Makwambala, Zikono Dinzeyi, Jean Mvuanza...) tous faisant partie d'un comité de soutien appelé "Les supporters".
Au plan artistique, Zaïko lance la danse "cavacha" qui est un folklore révisé de la région de l'Equateur. L'idée émane des amis de Evoloko (Koko Waya, et Kula Mambu). La danse cavacha est influencée par le style de Mérydjo, caractérisée par la mise en évidence de la grosse caisse (drum) qui est le support rythmique dominant. Le duo Evoloko et Gina Effonge épaulé par Jules Shungu et Siméon explose dans les titres fulgurants comme "Mbeya-Mbeya", "Eluzami","Onasis" de Evoloko et "BP ya munu" de Gina Effonge, chanson qu'il dédie à une miss Zaïre de l'époque, "Mwana Wabi" de Bimi Ombale qui fut élu meilleure chanson de l'année. Des tubes explosifs qui causent d'énormes dégâts dans l'écosystème musical des deux rives du fleuve Congo et haussent la popularité de l'orchestre Zaïko Langa Langa.
Evoloko brille de mille feux et apparait d'emblée comme le leader de l'attaque chant de l'orchestre. Son absence au concert est parfois toujours désagréablement ressenti par le public. C'est un ancien de l'orchestre les MAPS de l'athenée de Kalina (actuel commune de la Gombé) au sein duquel évoluaient aussi Gina Effonge, Espérant Kisagani, Willam Engobe, Paki Lutula et dont Mory Muibu fut le fondateur.
Vers la fin du mois de décembre 1974, Zaïko connaît une première vague de départs des musiciens avec la dissidence de Jules Shungu Wemba Dio, Evoloko Atsuamo, Mavuela Somo, Gina Effonge, Bozi Boziana et Djo Mali. Ces derniers vont créer l'orchestre Isifi Lokole (qui signifie institut supérieur idéologique de formation des idoles) où ils seront rejoints par Bouta Mashakado. Cette dissidence résulte de l'exacerbation des conflits au sein de Zaïko. En effet, Isifi fut un groupe d'amis composé d' Evoloko, Mavuela, Gina Effonge, Wemba, Célé Celio, Bozi Boziana, Demba Mbongo (grand-père d'Evoloko) et autres...
Par contre, Lengi Lenga et Likinga Redo (transfuge de l'orchestre empire Bakuba) font leur entrée et apportent un vent de fraîcheur dans le navire Zaïko Langa Langa.
A suivre!
