J'avais promis de ne plus écrire sur la circulation routière mais cette chronique s'est imposée à ma plume qui saigne. On dit souvent que la rue tue mais en vérité ce sont des gens qui tuent d'autres gens dans la rue. Quand un enfant gâté de la République, repu et mal éduqué s'offre en spectacle en pleine circulation dans des cascades sur sa moto et percute à mort le fils d'un autre citoyen, à qui la faute ?
La faute est à la route, à la moto ou à l'impénitente pourriture à papa ? Oui, sans réveiller la douleur de ces familles endeuillées par ces enfants mal apprivoisés, cette chronique veut interpeler et appeler l'autorité à sonner la révolte contre ces « terroristes » d'un autre genre qui écument nos routes et sèment la désolation. On ne peut pas continuer à laisser la racaille de la pagaille paralyser nos proches et pire, endeuiller nos familles. Désormais, il ne faut pas se contenter de verbaliser les coupables ou de saisir leur engin.
Il faut écrouer les parents avec leur colis encombrant pour leur permettre de réfléchir au sens de la vie derrière les barreaux de leur propre inconséquence. Châtiez-les et si les textes qui vexent ne sont pas assez sévères pour leur enseigner le bon exemple, révisez-les et appliquez-les, sans pitié ! Chaque année, les statistiques sur les accidents de la circulation donnent froid au dos, mais les années se suivent et se ressemblent, parce que le problème est traité avec légèreté.
Il y a des textes qui organisent la circulation des gros camions, mais il suffit d'emprunter nos routes aux heures de pointe pour voir ces mastodontes rouler à tombeau ouvert sur nos chaussées restreintes, parfois en jouant au rallye, en se dépassant à vive allure sans se soucier des motocyclistes, des cyclistes et autres piétons sans valeur. Pendant que vous lisez cette chronique, jetez un coup dans la rue, vous verrez le spectacle décrit en live. Pourquoi le phénomène persiste ?
En vérité, la réponse est là ! Il y a des Burkinabè plus importants que d'autres. Il y a des citoyens qui « se foutent » de la loi, parce qu'ils se sentent eux-mêmes au-dessus de la loi. Ce sont ces Burkinabè qui violent la loi et sont capables d'appeler la hiérarchie du policier qui les interpelle pour se plaindre de l'affront. Pire, il y en a qui disent clairement au policier qu'il reviendrait lui-même remettre leurs papiers au complet et avec des excuses.
Il faut que cela cesse enfin pour donner la chance à d'autres Burkinabè d'espérer vivre encore un peu plus au-delà de leur maigre espérance de vie. Nous sommes en guerre contre l'insécurité, mais c'est drôle de voir des agents de sécurité postés aux feux tricolores, assistés de VADS, juste pour veiller au respect de ces feux par des citoyens dont la liberté de circuler dépasse leur devoir de ralentir ou de s'arrêter deux minutes.
Ces agents de sécurité n'ont pas été formés pour veiller sur des feux tricolores ! Monsieur le Ministre de la Sécurité, créez une Brigade mobile de correction rapide (BMCR) et faites fouetter en public ses égarés du syndrome de Nagaré qui n'ont rien reçu de leurs parents ou qui ont refusé d'apprendre de leurs parents. Il faut les fouetter afin qu'ils soient guéris de leur incivisme incurable et entrent dans le cercle de l'intégrité.
Comme c'est honteux de voir qu'au pays des Hommes intègres, pour éviter des accidents, il faut des policiers et des VADS pour garder des feux tricolores qui fonctionnent bien afin de sauver la vie inutile de citoyens « normaux ». Il faut durcir le ton et sans coup férir, traiter ces indisciplinés avec fermeté de sorte à ce que le non-respect de feux tricolores soit perçu comme un acte criminel.
Il faut revoir les textes s'il le faut, mais créez cette brigade, fouettez les contrevenants et laissez les inconditionnels du droit aveugle et de la liberté sourde vociférer sur le toit de leur caprice. Oui, cette chronique est enragée, parce qu'elle a été écrite avec des larmes. Cette semaine un camion en vitesse a froissé une dame qui ne faisait que rouler à sa droite. Il l'a frappée de plein fouet avant de marquer un arrêt plus loin, juste pour permettre aux criminels à bord de descendre et prendre la fuite.
Oui, ils ont fui, laissant le camion au milieu de la chaussée. La dame est morte sur-le- champ ! J'ai vu des usagers de la route pleurer à chaudes larmes devant la dépouille de cette femme. J'ai toujours la rage au ventre et si jamais ma plume était une lame, je cèderais à la vengeance. Mais j'espère que justice sera rendue à la hauteur du mal perpétré.
Cette femme a quitté sa maison en souriant peut-être à son fils ou sa fille, à son mari ou à sa soeur. Elle ne faisait que passer ; un chauffard l'a fait trépasser. Elle n'était pas malade, mais des malades ont mis fin à sa vie. Est-ce la route qui a tué ? Répondez bon sang ! Non, on ne peut pas continuer à endeuiller les familles et circuler ! On ne peut continuer à accuser la route alors que c'est nous-mêmes les coupables !
Bientôt, c'est la grande rentrée des classes. Que chaque parent parle à ses enfants ! Parce que les élèves ne respectent pas les feux tricolores. Il faudra également arrêter et fouetter les élèves indisciplinés qui « brûlent » le feu rouge et convoquer leurs parents ou tuteurs pour une mise en garde exemplaire. Nous avons marre de cet incivisme imperméable à la sempiternelle sensibilisation. Monsieur le Ministre, créez la Brigade mobile de correction rapide et fouettez-les !