À la tribune des Nations unies à New York, le ministre des affaires étrangères du Togo Robert Dussey a souligné jeudi que son pays était un «pays de paix» qui «s'opposait à la guerre quelles que soit ses raisons». Une manière d'affirmer un positionnement à part des autorités de Lomé, au sein de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest, en particulier vis-à-vis du Niger.
« Jamais le Togo n'a fait la guerre à ses voisins, jamais le Togo n'a servi de base arrière pour une quelconque agression contre un pays frère. » Les propos du ministre togolais des Affaires étrangères à l'ONU résonnent particulièrement fort, alors que l'organisation régionale, la Cédéao, dont le Togo fait partie, menace toujours d'intervenir militairement dans un autre pays membre, le Niger.
Le Togo revendique depuis longtemps le statut de médiateur neutre en Afrique. Dès les années 1980, Gnassingbé père organisait des rencontres entre les belligérants du Tchad. Son fils et successeur Faure Gnassingbé s'est abstenu l'an dernier de sanctionner les putschistes maliens. Il a en revanche contribué à la libération, au début de l'année, des 49 soldats ivoiriens qui étaient détenus par les autorités de Bamako.
Mais c'est la première fois que le Togo prend position aussi clairement contre toute intervention militaire étrangère dans un pays de la région. Des déclarations pacifistes et souverainistes séduisantes, reconnait l'opposition togolaise, mais qui visent selon elle à détourner l'attention sur ce qui se passe à l'intérieur du Togo. Du quatrième mandat de Faure Gnassingbé à l'absence de date pour les prochaines élections, alors que la législature prend fin en décembre.