Cameroun: Lettre ouverte à Me Alice Nkom - Plaidoyer pour la justice et la vérité dans l'affaire Fotso

23 Septembre 2023
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Chère Alice Nkom, Consoeur,

Cette lettre publique était inévitable. Il m'a fallu longtemps mordre ma langue jusqu'au sang tant votre toupet mettait le comble à mon impatience. Parce que l'opinion publique camerounaise et beaucoup pour qui je suis au mieux un écrivain haineux et au pire une héritière qui ne veut que sa part du gâteau ne comprendront pas mes motivations, il est fondamental de l'expliquer clairement. Je m'efforcerai de ne pas m'en prendre à vous personnellement. Nous ne nous connaissons pas ; ce qui nous oppose est nos valeurs, notre conception du métier d'avocat et de la justice. Je suis aussi une féministe convaincue qui croit que les femmes ont tout à gagner en refusant bruyamment ce qui victimise les faibles et les minorités.

Mon but est de montrer à quel point les affaires Fotso sont un scandale d'état et de convaincre le Garde des Sceaux, vu la faiblesse et le manque d'indépendance de l'institution judiciaire et du barreau du Cameroun, de mettre fin à l'ingérence de magistrats et de confrères véreux dans une succession en faisant lire et exécuter le testament du Patriarche Fotso après des obsèques et des funérailles à sa hauteur. Cette lettre aurait pu s'adresser à Me Charles Tchoungang. Mais, voyez-vous, il n'a jamais essayé lui de m'instrumentaliser. Ne pas pouvoir oublier Yolande Ambiana rend mon mépris supérieur et indépassable. J'aurais pu également l'écrire à ma demi-soeur Rachel Fotso magistrate et procureure.

Cependant, il aurait été alors trop facile d'occulter le fond et de m'accuser une énième fois de n'être qu'une handicapée qui en veut à tout le monde bien que j'aurais exposé des manquements graves qui, dans tout autre état que le Cameroun, conduirait à sa radiation de la magistrature. Je vous choisis, Me Alice Nkom, comme correspondante parce que votre ramage ne se rapporte pas à votre plumage. Vous qui parlez trop souvent de valeurs, n'hésitez pas à éclabousser la mémoire de Fotso Victor. Consoeur, vous avez tenté de me manipuler en pensant que ma jambe de travers fait de moi, passez-moi le mot, une demeurée. Pourtant, je partage votre combat pour la cause LGBT+ que je ne sépare pas toutefois de celui pour les droits humains en défendant des monstres et en exposant leurs victimes. Ma lettre est une interpellation virile mais respectueuse. Je ne vous juge pas, Consoeur. Je dénonce certains de vos actes qui sont indéfendables et dangereux. Un mal profond gangrène le Cameroun et ses institutions. Les intérêts privés et particuliers semblent avoir pris le dessus sur l'intérêt général et national.

Consoeur, vous m'avez appelée fin 2020. Je n'étais pas surprise mais abasourdie par ce que vous vous permettiez. Vous aviez si peu de respect pour Fotso Victor, sa mémoire, ma personne et le lien entre un père et sa fille que vous avez cru pouvoir me convaincre qu'il était responsable des déboires d'Yves Michel Fotso. Il m'a fallu toute la force du monde pour continuer de jouer les nigaudes. Je vous ai écoutée comparer Yves Michel Fotso à Franck Biya en affirmant que le Président Biya n'aurait jamais permis qu'on s'attaque à son fils. Consoeur, Fotso Victor n'était pas Président de la République et n'avait pas à éviter la prison une fois de plus à un enfant qui se mesurait à lui. Yves Michel Fotso n'est pas Franck Biya. Il a perdu le droit de succéder à son père lorsqu'il a commencé à le dépouiller minutieusement. Le jour où il a promis à Fotso Victor de le ruiner, il a commis l'irréparable qui lui vaudra les foudres de la malédiction. L'opinion a droit à la vérité surtout ceux qui vous prennent au sérieux lorsque vous usez de votre visibilité pour disséminer des contre-vérités. Le Patriarche Fotso a remercié Paul Biya de lui avoir ouvert les yeux sur un fils qui n'avait pas pu attendre qu'il meure pour essayer de lui succéder. Avec une cruauté inconcevable, même de prison, Yves Michel Fotso a créé le chaos, fabriqué les njitapeurs et d'autres parasites à son image pour pourrir la fin de vie de notre père et sa succession.

Un avocat ne peut se contenter de se boucher le nez devant les méthodes mafieuses et villageoises de son client. Le simple fait, Me Alice Nkom, qu'Yves Michel Fotso se soit allié à Laure Njitap pour une captation d'héritage sauvage en étouffant les dernières volontés de Fotso Victor devrait vous horrifier suffisamment pour prendre vos distances publiquement. Les bandes organisées criminelles prospèrent lorsque des ténors du barreau les rejoignent en prétextant exercer notre profession.

Enfin, Consoeur, il y a l'affaire équato-guinéenne qui opposait ce pays au Groupe Fotso. Vous y avez joué un rôle qui ne vous honore pas en aidant le fils à se substituer au père frauduleusement. Vous n'avez pas hésité à détruire la vie d'une amie à vous en faisant un faux témoignage. Me Alice Nkom, c'est cela qui est au centre de cette lettre publique : les lignes rouges, ce qu'on s'interdit lorsqu'on a des valeurs. Comment voulez-vous que le Cameroun ne poursuive pas sa décadence si des personnes telles que vous sont prêtes à tout pour la sardine en jurant partout trop haut et trop fort qu'elles tontinent ? La formule est sans aucun doute trop mignonne, je ne devrais que demander si l'argent Fotso obtenu de telle piteuse manière ne trouble pas votre sommeil. Ce vendredi, Consoeur, vous vous mettrez sans doute comme souvent en noir par solidarité. Votre vie publique me donne l'obligation de vous interpeller sur le parricide d'une légende africaine, la captation de son patrimoine et la discrimination dont est victime sa fille handicapée à travers une campagne monstrueuse de dénigrements.

Vous y jouez un rôle qui ne peut être occulté puisque vous procurez une caution morale à une machination dont le seul but est de substituer la volonté d'autres à celle de Fotso Victor en ne faisant pas lire et exécuter son testament pour pérenniser la mangeoire. Vous agissez tous comme si mon père n'avait pas le droit de choisir son successeur et de distribuer comme il le souhaitait son patrimoine sans que l'État du Cameroun et d'autres ne s'en mêlent en toute illégalité ! Votre silence sera non seulement un aveu mais un désaveu. On n'aide pas, Me Alice Nkom, un fils à voler, violer et tuer son père pour quelques milliards ; on n'accepte pas l'utilisation du handicap comme une arme particulièrement contre une consoeur lorsqu'on donne des leçons de tolérance et d'inclusion aux Camerounais et aux Africains. Comme tout handicapé, je suis déséquilibrée, haineuse, et méchante. Toutefois, je ne suis pas lâche, cynique et hypocrite. Je vous ai interpellée publiquement. Si tout chez vous n'est pas que flan et toc, osez me répondre pour au moins vous rapprocher de votre conscience si elle n'est pas morte !

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