Afrique: Débat d'idées - Influenceurs et leaders du net discutent de l'actualité en Afrique francophone

A l'initiative de la plate-forme « Parlons vrai 242 » que préside le Dr Patrick Itoua Ndinga, des universitaires et acteurs des réseaux sociaux ont débattu, le 22 septembre, à Brazzaville sur le thème « Que se passe-t-il en Afrique noire francophone ? »

Considérée par les organisateurs comme un rendez-vous citoyen des influenceurs et leaders du net au Congo, cette rencontre a donné lieu à deux exposés développés par les Dr Vivien Manangou et Fidèle William Ebondza. Exposant sur les aspirations du peuple, l'universitaire Vivien Manangou est revenu sur l'agenda 2063 de l'Union africaine qui pose sept types d'aspiration. S'agissant du peuple congolais, il a rappelé qu'il aspire, entre autres, au mieux-être économique et social, notamment l'absence des perspectives socioéconomiques qui poussent les jeunes à aller voir mieux ailleurs. Il a également évoqué les aspirations identitaires et culturelles ainsi que démocratiques. « On assiste partout à une volonté panafricaniste aujourd'hui. L'aspiration du peuple africain vers un retour à une Afrique qui aurait été glorieuse dans le passé et qui serait décadente à l'avenir. S'agissant des aspirations démocratiques, il y a près d'une dizaine de coups de force en Afrique. Des régimes démocratiquement élus qui sont renversés par la force et vous avez une sorte d'assentiment populaire de voir des coups d'Etat. L'on s'interroge si les Africains ne veulent plus de la démocratie ? », a conclu Vivien Manangou.

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Le Dr Fidèle William Ebondza a, quant à lui, exposé sur l'appartenance à la patrie, appelant les Congolais à aimer leur pays.

Président du Mouvement républicain, un parti politique de l'opposition, Destin Gavet pense que les Congolais sont très patriotiques, surtout pendant les matches de football et le dernier concert de Roga-Roga au stade Alphonse Massamba-débat. « Les Congolais aiment leur pays, est-ce que les dirigeants l'aiment aussi ? Lorsque, d'une part, vous avez une population extrêmement pauvre et de l'autre côté une élite qui excelle, il y a beaucoup de problèmes sociaux. L'Afrique est passée par une situation difficile (traites négrières, colonisation). Les pactes coloniaux pour accéder aux indépendances sont à l'origine du mal de l'Afrique. D'où la difficulté pour nos chefs d'Etat de gérer comme il faudrait. Partout où il y a eu des coups d'Etat en Afrique, ce sont les pays francophones. Tant que nos dirigeants ne seront pas capables d'apporter des solutions aux problèmes du peuple, nous aurons toujours des grognes sociales », a-t-il déclaré.

Porte-parole du Parti congolais du travail (PCT), Parfait Iloki, a, de son côté, félicité les organisateurs pour cette initiative, surtout pour la thématique choisie. « Nous sommes en démocratie, nous avons un instrument aujourd'hui : ce sont les réseaux sociaux, c'est un couteau à plusieurs tranchants. En tant que patriote, nous devons utiliser cet instrument avec beaucoup de parcimonie. Nous sommes des acteurs, si l'on nous a donné un pouvoir, il faut l'utiliser à bon escient. Profitons du moment-ci où les réseaux sociaux ne sont pas encore suffisamment encadrés, donnons la bonne information, affirmons-nous et soyons les grands leaders sur les réseaux sociaux parce qu'il arrivera un moment où la patrie s'organisera », a-t-il conseillé.

Journaliste de formation, Asie Dominique de Marseille pense qu'il faut respecter la norme en Afrique. Selon lui, la norme d'un chef d'Etat élu, est la Constitution. Il a, entre autres, missions d'apporter le bonheur à la population, mais lorsqu'il respecte cette norme, cela ne devrait pas permettre à l'opposition de demander la mise en place d'une transition. « La norme voudrait que le président élu fasse ses cinq ans de mandature pour aller aux élections. Il se passe qu'en Afrique, plus personne respecte la norme, celui qui est au pouvoir gère à sa manière et celui qui est à l'opposition pense qu'il ne peut plus attendre les délais. Il faut respecter la norme. Les élections truquées, c'est aussi le non-respect de la norme ; dans des pays sérieux, les gens respectent la norme, il faut une élection crédible, dont les résultats sont connus quelques heures après. Partout c'est le manque de respect de la norme en Afrique », a-t-il fait savoir.

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