Sept pays africains ont réussi à faire entrer des sites sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Un label qui peut avoir de nombreuses retombées.
L'Ethiopie, le Congo, le Bénin avec le Togo, Madagascar, la Tunisie et le Rwanda avaient candidaté cette année pour la protection de leurs sites nationaux par l'Unesco.
En tout, onze sites entrent sous la protection de l'Unesco. La reconnaissance de la valeur "universelle exceptionnelle" de ces sites, est aussi un atout d'enjeu économique, affirme Souayibou Varissou, directeur général l'African World Heritage Fund.
Selon lui, "l'acte de l'inscription est une reconnaissance, mais c'est aussi un outil pour le développement et le tourisme durable. Il y a beaucoup d'exemples sur le continent où l'inscription sur la liste du Patrimoine mondial a généré plus de visites de touristes locaux et internationaux. Cela a pu stimuler le développement d'infrastructures. Le label de l'Unesco permet de mettre en place un certain nombre de dispositifs en termes de conservation, de protection, de tout ce qu'il y a comme risque de déséquilibre climatique."
Sites naturels
Selon un rapport de l'Union internationale pour la conservation de la nature, datant de 2020, un tiers des sites naturels du patrimoine mondial sont menacés de disparition à cause du réchauffement climatique.
La reconnaissance de l'Unesco peut également se révéler utile en cas de menaces liées aux activités humaines, telles que le braconnage, l'exploitation forestière illégale, l'empiètement agricole et les conflits armés.
"Si nous allons en Afrique centrale, le parc de Virunga en République démocratique du Congo fait face à différents types de menaces. Mais du fait du label de l'Unesco, il attire l'attention de la communauté internationale pour que la protection de ce lieu emblématique du patrimoine africain puisse être partagée comme souci par la communauté internationale, ce qui réduit l'effet néfaste des groupes rebelles", note Souayibou Varissou.
113 sites en Afrique
Les communautés locales sont aussi concernées par les retombées positives de l'inscription. Mais des efforts restent à faire.
"Ce n'est jamais assez, constate Souayibou Varissou. Les bénéfices directs que la communauté locale peut avoir dès l'acte d'inscription nécessitent un travail en profondeur afin d'aller au-delà du superficiel que l'acte d'inscription peut laisser entrevoir en termes de politique."
A ce jour, la liste du Patrimoine mondial reconnaît 113 sites en Afrique. 21 sites inscrits sont "en péril" sur le continent.