PARIS, 24 septembre (Infosplusgabon) - Georges Mpaga, Gabonais est une figure de proue de la société civile au Gabon. C'est un personnage actif, aux efforts continus, à la bataille inégalée. Même si certains de ses compatriotes gabonais le connaissent un peu moins par rapport à d'autres personnages plus en vue dans la société civile, ce natif de l'Ogooué-Maritime a creusé depuis des années son sillon pour la transparence des élections, et le regain de la qualité de vie et la liberté pour ses compatriotes. Mieux connu en Europe et aux Etats-Unis, notamment, au sein de plusieurs organisations internationales, Georges Mpaga est suivi depuis plusieurs mois dans le Moyen-Orient . L'homme est serein et vraisemblalement animé par l'idéologie et l'épanouissement intellectuel ou spirituel qui lui sont propres. Nous avons retranscrit dans son intégralité, l'interview qu'il a bien voulu accorder à Wilfrid MOUTENDI. Lecture.
Selon la Revue Internationale de politique comparée, la société civile a littéralement été "redécouverte" en Afrique à la faveur des transitions que la majorité des régimes africains ont expérimentées. Force a été de constater le rôle important joué par la société civile, à la fois dans la phase de libéralisation, avec la contrainte exercée sur les régimes autoritaires, mais aussi parfois dans la gestion de la phase de transition elle-même. La transition se caractérise comme une période intermédiaire entre deux régimes institués. Le politique et la gestion du pouvoir sont alors ouverts du fait de la désectorisation du jeu politique propre à ces situations de fluidité. Et pour cause, les transitions, qu'elles aient permis une véritable remise en cause du régime précédent ou qu'elles soient restées sous le contrôle des dirigeants en place, qui ont ainsi limité les réformes, ont bousculé les règles du jeu politique.
Monsieur Georges MPAGA, présentez-vous aux lecteurs
Je suis Georges MPAGA, Président Exécutif et National du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG), Secrétaire Exécutif du Consortium de la Société Civile pour la Transparence Electorale au Gabon (COTED), expert de la société civile sur les questions de bonne gouvernance, de démocratie, des droits de l'Homme, de la transparence dans le secteur extractif et la lutte contre la corruption. Au niveau international, je suis référent et consultant pour plusieurs ONG et organisations internationales, à l'instar de CIVICUS international, de VUKA, NDI, IRI, FRONTLINE Defenders, Amnesty international, Transparency international, HIVOS DDP, Freedom House, REDHAC, FNUD , Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l'Homme, la Cour Pénale Internationale (CPI), Commission Africaine des droits de l'Homme et des Peuples, Union Européenne, Union Africaine, membre du Conseil mondial de Publiez Ce que Vous, Payez pour le compte de 14 pays francophones, membre de l'association internationale ITIE, basée à OSLO.
Comme vous pouvez le constater, je fais partie de la société civile nationale et globale. Je suis de ce fait, un acteur qui participe à la gouvernance au niveau international. A ce titre, je suis une voix autorisée pour défendre les intérêts des acteurs sociaux et de tout le peuple gabonais. Avec modestie, je peux vous assurer que j'ai une parfaite connaissance des questions de démocratie, de transparence, des droits de l'Homme et de lutte contre la corruption. Il s'agit ici de mes domaines de compétence avec pour pilier de mon engagement au sein du ROLBG, une organisation de notoriété, la plus expérimentée et la plus ancienne au Gabon dans les domaines des droits démocratiques, de la transparence et de la lutte contre la corruption. Je totalise trente ans d'expérience au service de la société civile, de la construction de la démocratie, des droits de l'Homme et de la lutte contre la corruption.
Quel pourrait être le rôle de la société civile dans la transition démocratique au Gabon ?
La société civile va jouer trois rôles principaux :
a-Elle est une force de proposition ;
b- Elle est un acteur des changements qui vont être apportés dans le pays en rapport avec la restauration des institutions et la reconstruction démocratique ;
c-La société civile mettra à contribution son expertise en matière de suivi-évaluation et de contrôle citoyen de toutes les interventions qui seront implémentées par les différents organes de la Transition à savoir : le CTRI, le Gouvernement de la Transition, le Parlement de la transition et les assises nationales de la transition qui vont déboucher sur l'adoption des réformes constitutionnelles et institutionnelles essentielle au retour de l'ordre démocratique.
En tant que force de proposition, la société civile a toute sa légitimité par rapport au premier point de mon exposé. Sa contribution sera de la plus haute importance dans formulation de l'ensemble des normes qui permettront de réformer le système démocratique, de renforcer les institutions démocratiques, de les rendre crédibles , fortes, inébranlables et au service de l'intérêt général. Dans cette perspective, la Société Civile à travers le ROLBG, le COPIL CITOYEN, le COTED, Tournons-la Page, le Haut conseil des acteurs non étatiques, le REDHAC, SOS Prisonniers, le Réseau Femme Lève-toi, APSAD, le ROPAGA, les églises Catholiques, Protestantes, Pentecôtistes et la Conseil des affaires islamiques réformées, dispose d'une masse importante de compétences, d'experts de hauts niveaux dans les différents domaines en lien avec le processus transitionnel en cours. Ces experts ont des qualifications requises dans les secteurs de la gouvernance démocratique, des réformes institutionnelles, du plaidoyer démocratique, droits de l'Homme, de la justice transitionnelle, de la lutte contre la corruption, de la bonne gouvernance et de la transparence. Oui, des personnes ressources chevronnées prêtes à réponse à l'appel de la nation en étant au service de la Transition avec des idées novatrices, loin des partisans de l'ancien régime et de la fausse opposition qui par des manoeuvres déloyales, anti-démocratiques et despotiques ont participé à la destruction de la démocratie et à la faillite de l'état de droit au Gabon, notre cher pays pendant 55 ans de traversée de désert.
En ce qui concerne le point axés sur les changements nécessaires à l'arrimage du Gabon au train de la démocratie, ils se situent de notre point de vue à trois niveaux :
Le premier niveau est l'inclusivité, c'est-à-dire l'implication de l'ensemble des forces vives , singulièrement la société civile dans toutes ses composantes, les acteurs politiques les plus pertinents et les plus représentatifs, les leaders religieux avec comme chef de file l'Archevêque de Libreville, les universitaires, les experts, les défenseurs des droits de l'Homme et de la démocratie, les chefs traditionnels, les forces de défense et de sécurité. Ce volet concerne les assisses nationales et donc, la constituante, laquelle va délibérer sur la nouvelle constitution, la réforme du système électoral, la réforme du système judiciaire et certainement les questions de réconciliation nationale et de réparation des préjudices.
Le deuxième niveau c'est le Parlement de la Transition, notamment l'assemblée nationale. La composition définie et actée par le Président de la Transition est de 40 représentants des partis politiques, 25 représentants de la société civile et 5 représentants des militaires. Cet espace constituera le laboratoire dans lequel les différents documents seront élaborés, discutés et adoptés. Pour son efficacité l'assemblée nationale de Transition devrait être absolument composée des membres de la société civile les plus pertinents cités précédemment qui se sont battus pendant plusieurs années en faveur de la démocratisation du Gabon et qui ont subi la répression du régime déchu. La nouvelle République en construction se doit d'être reconnaissance vis-à-vis de ces acteurs ayant oeuvré à cor et à cri pour la libération du Gabon. Pour nous, les réformateurs doivent être aux premières loges des deux chambres du parlement. La même analyse et la même logique s'appliquent au Sénat de la Transition, émanation de la société civile avec au moins, les deux tiers des membres.
Le troisième niveau concerne l'implication de la société civile dans le développement des campagnes citoyennes en vue de l'adoption de la nouvelle constitution à travers l'organisation d'un référendum. Cette implication se traduira par des caravanes de sensibilisation, des causeries, des campagnes numériques, en définitive des activités de mobilisation sociale d'envergure à l'échelle nationale.
S'agissant du rôle de la société civile dans le suivi-évaluation et le contrôle citoyen de la Transition, la société civile va s'assurer que :
- La démarche est inclusive, les standards internationaux sont respectés pour ce qui est de la nouvelle Constitution, que celle-ci ne soit pas discriminatoire, exemple qu'un gabonais né de père ou de mère seulement puisse se présenter à l'élection présidentielle..., . Je tiens ici à rappeler les standards applicables aux Nations-Unies, à l'Union africaine, en conformité avec les dispositions de la Charte Africaine des droits de l'Homme et des Peuples, de la Charte Africaine sur la Démocratie, Gouvernance et les élections, celles du Pacte International relatif aux droits civils et politiques. BARAC OBAMA né d'un père kenyan et d'une mère américaine fut élu et exercé deux consécutifs en qualité de la première puissance mondiale, les USA. Pour moi, toute personne née d'un père et d'une mère de souche gabonaise est éligible à l'ensemble des fonctions politiques dont celles de Président de la République. Nous dévons exclure de notre Constitution , toutes les manoeuvres déloyales.
Par ailleurs, la société civile veillera également que la loi électorale puisse être alignée sur les bonnes pratiques en s'inspirant des commissions électorales du Nigeria, du Kenya, de la RDC et de plusieurs autres pays africains qui sont dirigées par nos pairs et qui ont fait la preuve de leur efficacité. Désormais, la Société civile se un acteur neutre, arbitre du jeu démocratique dès-lors que les institutions seront au service de l'intérêt général et du peuple souverain. En outre, la société civile veillera à ce que la question cruciale relative l'inéligibilité des principaux acteurs de la transition soit traitée de manière transparente et équitable, en dernier ressort lors des assises nationales.
Selon votre analyse, qui sont les acteurs clés et pertinents ayant contribué au changement démocratique intervenu le 30 aout dernier ?
« Rendez à César ce qui est à César » ; le principal acteur ayant permis le changement démocratique intervenu le 30 aout 2023, l'architecte majeur de cet oeuvre de libération nationale est le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA qui demeure incontestablement l'instrument utilisé par Dieu dans l'accomplissement de dessein salvateur au Gabon , avec lui l'ensemble du Comité de la Transition pour la Restauration des institutions (CTRI). Ces valeureux compatriotes ont posé un acte salutaire le 30 aout 2023. Ils ont refusé d'obéir aux ordres injustes d'un dictateur sanguinaire qui avait donné l'ordre de massacrer les gabonais après la proclamation des élections frauduleuses et tronquées. Tout le mérite revient par conséquent à nos forces de défenses et de sécurité, sous la houlette du Président de la Transition.
Le deuxième acteur majeur, c'est la société civile pour la mobilisation sans précédent des populations en faveur du changement démocratique, la formation plus de 6000 personnes sur les droits démocratiques et la distribution de plus de deux millions de dépliants sur l'ensemble du territoire, tout en organisant des campagnes de sensibilisation et de mobilisation sociales qui ont touché et impactées l'ensemble des segments de la société. Les piliers de cet engagement citoyen furent une fois de plus, le ROLBG, le Copil Citoyen, le COTED et Gabon D'abord. En plus de cela la société civile, notamment le ROLBG, le COTED et le Copil citoyen avec l'appui de CIVICUS International ont travaillé pendant plusieurs mois sur une proposition de loi électorale avec exposé de motifs et bien d'autres documents connexes y compris le code de bonne conduite des partis politiques. Tous ces documents ont été transmis aux partis politiques. Le travail de la société civile a été soutenu par une vaste campagne de sensibilisation numérique et par l'implication active de la diaspora et des activistes. Lors des futures discussions sur le Code électoral en particulier, la Société civile dispose d'une base de travail solide. Nos organisations ont été les seules sur le terrain, le 26 aout 2023. Elles ont bravé l'interdiction faite à la Société civile pour suivre et assurer l'observation des élections.
Le troisième acteur c'est alternance 2023, la principale coalition de l'opposition qui a vaincu Ali BONGO dans les urnes avant que dernier ne soit proclamé vainqueur par le CGE contrôlé par le Parti Démocratique Gabonais (PDG).
A la suite de cette forfaiture, l'armée est intervenue pour libérer le Gabon du putsch électoral perpétré par le président déchu et son système. La suite, vous la connaissez.
Quel est votre avis sur le rôle des partis politiques de l'ancienne majorité et de l'opposition alimentaire dans le tripatouillage de la constitution et de la loi électorale ?
Le rôle du PDG et de ses partis satellites ainsi que de l'opposition alimentaire qui ont participé à la fausse concertation de février dernier , a été globalement néfaste et contraire aux aspirations du peuple gabonais. Ces entrepreneurs politiques criminels se sont permis de violer la souveraineté du peuple en organisant une mascarade de dialogue sur fond de corruption politique, de distribution de l'argent sorti du trésor public avec comme finalité, la transgression de la constitution et de la loi électorale. Ces deux tripatouillages de la loi fondamentale et de la loi électorale sont à l'origine sinon, la cause principale DE LA CRISE POLITIQUE MAJEURE dont l'épicentre a été l'intervention militaire salutaire du 30 aout 2023, laquelle a sonné le glas de 55 années de pouvoir BONGO-PDG.
Lors de vos déclarations dans les médias internationaux, vous aviez farouchement défendu le CTRI et le Général OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition par rapport aux évènements survenus le 30 aout dernier qui ont abouti à la destitution d'Ali BONGO ONDIMBA et du système prédateur PDG. Trois semaines après, quel est votre sentiment ?
La particularité de ce qui s'est passé au Gabon le 30 aout et qui fait la différence avec les putschs perpétrés en Afrique de l'Ouest comme ceux du Mali, du Burkina Faso et récemment du Niger, c'est le caractère pacifique et populaire du coup d'état au Gabon qui est un coup de libération face à l'un des régimes les plus antidémocratiques au sud du continent. Nous en avons pour preuve l'adhésion massive des populations qui ont accueilli les militaires comme des libérateurs. Les scènes de joie et de fraternisation avec les populations civiles étant la parfaite illustration. Ces militaires qui étaient autrefois honnis par les populations à la suite de la répression sanglante de 2016, orchestré par Ali BONGO, ses sbires et affidés, qui a provoqué un traumatisme profond dans la population. Ces évènements du 30 août 2023 ont marqué une rupture brutale entre le régime déchu et les forces armées qui ont fait le choix préférentiel du peuple, dans le respect de leur serment devant la nation. Ce qui est un acte de bravoure mais surtout de loyauté vis-à-vis du peuple.
3 semaines après, nous pouvons attester que le peuple et son armée sont reconciliés. Aujourd'hui le Général OLIGUI est perçu comme un libérateur, sa popularité est au zénith. La société civile par ma voix, encourage le Général, Président de la Transition à persister et persévérer dans le même élan avec comme allié principal les acteurs non étatiques qui n'ont aucun intérêt, sinon la réussite de la transition et la matérialisation des réformes démocratiques et au final, la tenue des élections démocratiques, inclusives et transparentes dans un délai maximal de 24 mois. Durant toute cette période la société civile jouera sa partition, apportera des contributions multiples et variées au sein de toutes les instances de transition.
Il semblerait que plusieurs partenaires internationaux qui soutiennent la démocratie et la société civile ne comprennent pas votre appui apporté aux militaires au pouvoir au Gabon ?
Ma réponse à ces différents interlocuteurs internationaux est fondée sur la vérité et la réalité.
La vérité est que, le peuple gabonais a été victime d'une des plus grandes tragédies de l'histoire contemporaine de l'Afrique sous la bannière d'un clan mafieux, prédateur et criminel qui durant plus de cinq décennies a entrepris une oeuvre diabolique de destruction et d'avilissement de la population. Durant ces cinq décennies, le peuple gabonais a été soumis à de nombreuses injustices, à des crimes à tout genre et à un pillage à grande échelle, entretenu et organisé par la famille BONGO et le système PDG.
Les institutions démocratiques dans leur totalité ont été vidées de leur substance. Jusqu'au 30 aout 2023, le Gabon était un champ de ruine, une terre de désolation. C'est cette réalité déplorable et macabre qui fut le quotidien des gabonais jusqu' à cette échéance, ce jour de libération pour toute une population qui a vécu sous la domination d'un régime impitoyable et prédateur.
La société civile justifie son soutien au Général OLIGUI NGUEMA par la dure réalité que le pays a vécu ces dernières années, le traumatisme de 2016 reste prépondérant, vivace dans les esprits.
Lorsque nous avions eu besoin de la communauté internationale en 2016, malheureusement le peuple gabonais a été abandonné face à ses bourreaux, au premier rang desquels se trouvent Ali BONGO et ses fils. Lorsqu'il fallait sanctionner le régime, en dehors de l'Union Européenne qui avait voté deux résolutions, le peuple gabonais n'a pas obtenu les soutiens nécessaires attendus. Au contraire le dictateur sanguinaire Ali BONGO s'est vu déroulé le tapis rouge aux Nations-Unies, en Grande Bretagne et même à l'Elysée. Le peuple gabonais a vécu tout cela comme une trahison et un abandon de la part de la communauté internationale.
Au regard de ce qui précède, la société civile s'est engagé aux côtés des forces armées républicaines gabonaises et des forces vives de la nation dans une alliance pour la restauration de la démocratie et de la dignité de la personne humaine. En un mot , notre pays le Gabon suit sa marche irréversible et son essor vers la félicité.
Le président OLIGUI NGUEMA a entrepris une grande opération anti-corruption avec de nombreuses arrestations, des ministres et des haut-responsables proches de l'ancien président et de son fils. Cependant l'opinion publique exige davantage du Président de la Transition, avec en ligne de mire, les arrestations de tous les oligarques du régime déchu , des chefs d'entreprises véreux, disons tous les criminels financiers , les corrompus de la république et leurs alliés étrangers qui ont participé au pillage de l'Etat gabonais. Qu'en dites-vous ?
La société civile encourage le Président de la Transition à mener une lutte globale, totale, impartiale et non exclusive contre tous les corrompus de la république qui ont gravité autour des familles BONGO/Valentin et des intérêts mafieux étrangers. Cette lutte doit revêtir un caractère holistique. Les axes principaux de la politique anti-corruption selon la société civile doivent être orientés vers la lutte contre le blanchiment des capitaux , avec le recensement de tous les biens immobiliers privés et publics construits au Gabon durant les deux mandats d'Ali BONGO, l'identification de tous les éléphants blancs et la mise aux arrêts de toutes les personnes impliquées dans les malversations financières, les détournements des deniers publics. Les enquêtes doivent toucher absolument tous les anciens responsables des institutions, des compagnies publiques parapubliques et privées, les directeurs généraux et l'ensemble des administrateurs des crédits. C'est toute la chaine de corruption politique qu'il faut démanteler.
Au titre de la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la corruption, les flux financiers illicites et la criminalité financière transnationale , la société civile appelle le Président de la Transition à mettre en place immédiatement les mécanismes nationaux et internationaux permettant de mener des enquêtes anti-corruption visant les ressources financières et immobilières détournées par les anciens dirigeants et leurs complices étrangers, le recouvrement des avoirs avec l'appui des ONGs internationales et des organismes spécialisés des Nations-Unies.
Dans cette optique, nous avons la certitude que les milliards de dollars provenant du Gabon, ont été planquées dans des banques étrangères et dans les paradis fiscaux par les dirigeants de l'ancien régime.
Les dispositions pertinentes pour récupérer l'argent qui résulte des crimes financiers internationaux, sont contenues dans la Convention des Nations-Unies contre la Corruption à laquelle le Gabon est état -parti.
En vertu de cette convention, le Gabon devra bénéficier de la coopération des états-parties et de la justice internationale.
Le ROLBG en tant qu'organisation spécialisée entres autre dans la lutte contre la corruption, se met à la disposition de la République pour accompagner le Président de la Transition OLIGUI NGUEMA dans ce combat contre ce fléau responsable de la faillite de notre pays le Gabon. L'Assemblée Nationale de la Transition compte tenu de la gravité des crimes financiers commis au Gabon devrait absolument créer en son sein une Commission dédiée à la corruption et au secteur extractif. (Source : Wilfrid MOUTENDI).
Conclusion.
Rappelons que les transitions de régime sont des moments de désinstitutionnalisation : les institutions du régime précédent sont remises en causes, souvent on en adopte de nouvelles pour gérer la période de transition, et c'est le moment où se font les choix du régime et institutions futures. Donc, ces transitions ont été largement influencées par les acteurs politiques en présence, leur rapport de force, la divergence ou la convergence de leurs stratégies propres.
La société civile est un concept qui reste très flou et ambivalent, ce qui le rend très peu opératoire faute de définition unitaire et précise. Cette idée, revenue à la mode ces dix dernières années, a en fait une longue histoire. Le terme même de société civile renvoie à des acceptions diverses : dans les théories de la société globale, la société civile est le groupement humain qui gère le bien commun, qui est à l'origine de l'État (Aristote, Hobbes, Locke, Rousseau) ou qui s'oppose à lui (Hegel et de Marx), tandis que la conception de la société civile issue des théories des fonctions de l'idéologie dans les sociétés modernes (théoriciens du totalitarisme ou même Gramsci) représente une autre piste.