Madagascar: Réseaux des mille collines

analyse

S'il y avait déjà les réseaux sociaux il y a trente ou quarante ans, les régimes de l'époque ne seraient pas restés longtemps au pouvoir. Les réseaux sociaux ont pris une telle importance dans la transmission des informations qu'ils ont pratiquement pris la place de la presse.

Si dans les précédentes républiques, on pouvait censurer la presse sans aucun risque, aujourd'hui les réseaux sociaux échappent à tout contrôle de l'État malgré quelques velléités et intentions de les museler. Il n'y a pas pour le moment meilleure tribune d'expression que les réseaux sociaux. Chacun fait ce qui lui plaît.

La vraie opposition aujourd'hui, ce sont les réseaux sociaux. Tout se sait, tout se dit. Même les documents les plus confidentiels sont dénués de tout secret. Les mouvements des autorités sont scrutés dans les détails.

Toute incartade trouve immédiatement sa place sur un mur ou un autre. Souvent, les autorités s'échinent à rechercher les auteurs des publications compromettantes au lieu de solutionner les problèmes évoqués, les abus révélés.

Dans ce sens, les réseaux sociaux devraient être les yeux et les oreilles de l'État dans la lutte contre la corruption, les détournements de fonds, l'insécurité, les abus d'autorité... Ce n'est souvent pas le cas. Les influenceurs sont souvent pris pour des fauteurs de troubles et traqués.

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Comme souvent, la liberté est totalement débridée, certains en abusent et dépassent les bornes. Les murs sont devenus des espaces pour s'insulter, diffamer, dénigrer. Les débats se résument à des échanges d'accusations aussi farfelues les unes que les autres. C'est là le danger. Des signes indiquent que les germes d'affrontement sont plus ou moins réunis.

À force d'envoyer des provocations à qui mieux, il y a un réel risque de détérioration du clim politique. C'est ainsi que tout a commencé sur la Radio des mille collines au Rwanda. Tout s'est enchaîné par le terrible génocide ponctué par des millions de morts. Mais qui sait, comme on aime bien cipf-es.org l'exemple rwandais, notre salut devrait peut-être passer par cette voie. C'est le prix à payer pour un véritable développement.

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