Plusieurs associations françaises et africaines engagées en faveur de l'insertion des personnes aveugles et malvoyantes se sont retrouvées le week-end dernier en région parisienne. L'objectif de ce week-end ? Présenter les projets menés dans les différents pays et s'inspirer mutuellement.
Ce rendez-vous a lieu tous les deux ans, à l'initiative de l'association française Voir Ensemble qui travaille avec des structures éducatives en Afrique francophone pour accompagner les jeunes déficients visuels.
Parmi les participants à ce week-end de solidarité internationale, il y a Paul Tezanou. Il y a 50 ans, il a créé le Centre des aveugles Notre-Dame-de-la-Paix au Cameroun. Atteint d'une maladie qui le prive de sa voix, il s'exprime à l'aide d'un appareil électronique : « Nous faisons de l'inclusion, parce que nous n'avons pas voulu créer un ghetto. Nous n'enfermons pas les non-voyants dans notre centre. Nous n'avons pas besoin de l'aumône. Nous avons besoin d'être autonomisés. »
Denis Guérin travaille dans une imprimerie en braille à Toulouse, dans le sud de la France. L'imprimerie soutient le centre des jeunes aveugles de Ndjamena, au Tchad. Il présente cet endroit. « C'est une famille de reconstitution où on va grandir en sécurité dans l'enceinte d'un bâtiment. On va apprendre le braille, ce qui est un gage d'autonomie incroyable. »
Comme d'autres participants, il plaide pour un renforcement des projets entre pays africains pour améliorer l'éducation des jeunes aveugles. « Le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali, ce sont des pays où on voit des associations pour les déficients visuels. Alors, il faut absolument qu'on mutualise. Il faut qu'il y ait comme ça des relations sahéliennes sud-sud entre les pays, les mêmes cultures. »
Tous les intervenants ont souligné les réussites des élèves aveugles et malvoyants accompagnés, qui décrochent des diplômes et entament pour certains des études universitaires.