Au Togo et au Congo-Brazzaville, la rentrée scolaire a été marquée par de nouvelles normes en matière d'uniforme : une obligation dans les écoles publiques pour l'un et des couleurs distinctes pour les filles et les garçons pour l'autre.
À partir de ce lundi 25 septembre, les tenues des élèves des écoles publiques togolaises devront respecter certaines normes, rapporte notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé. Le ministère de l'Enseignement a décidé d'harmoniser les modèles des tenues des élèves. L'habillement de certains était devenu, selon lui, susceptible de perturber l'enseignement.
Les tenues scolaires qui dévoilent un peu trop les corps, les corsages qui laissent voir le nombril, les pantalons déchirés ou coupés ne seront plus acceptés à partir de cette rentrée des classes. Selon un chef d'établissement, qui a souhaité conserver l'anonymat, ce genre de tenue peut en effet perturber la sérénité de l'activité pédagogique : « La mise en évidence des corps perturbent certains élèves et même des enseignants au détriment de l'harmonie ou bien de la sérénité qui doit régner dans un établissement. » Pour les élèves, les avis divergent : Pour l'un, « cette décision est de mauvais goût, parce que ça ne nous impacte pas sur le plan intellectuel » et pour cet autre élève, « l'école est un lieu d'apprentissage et les élèves doivent respecter un certain nombre de règles ».
Une uniformisation qui peut avoir un impact positif sr les élèves
En tout cas, le ministre de l'Enseignement a dû harmoniser les choses dès cette rentrée en exigeant une chemise ample, un pantalon descendant jusqu'au talon, conçu dans le même tissu kaki pour les garçons, et une chemise ample en popeline blanche, une jupe ovale et/ou plissée, de couleur kaki, couvrant les genoux pour les filles. Une décision qui, aux yeux du sociologue Eglou Tchouwa, vise à recréer une discipline vestimentaire : « Au sein de l'école, nous devons prôner ces valeurs, qu'elles puissent avoir un impact positif sur les élèves. »
En revanche, les écoles privées ne sont pas tenues d'être en kaki, mais le modèle d'habillement reste le même et les accessoires qui présentent des « caractères ostentatoires, blasphématoires ou indécents » sont interdits, précise le ministère de l'Enseignement.
Des uniformes pour lutter contre les violences en milieu scolaire
L'autre pays à avoir décidé d'un uniforme scolaire unique est le Congo-Brazzaville. L'objectif est de lutter contre la violence qui gangrène les établissements des grands centres urbains, notamment Brazzaville, en imposant la tenue bleu ciel et bleu marine pour les filles du secondaire de l'enseignement technique, et le kaki pour les garçons de ces deux cycles.
L'initiative est saluée par le Mouvement national des élèves et étudiants du Congo (MEEC) dirigée par Prince Bayounga : « L'avantage de l'uniformisation de la tenue scolaire en République du Congo est que, désormais, on ne saura plus que celui-ci est de l'enseignement technique et professionnel, et l'autre est de l'enseignement général. Parce qu'il y avait avant la différenciation des couleurs. Dorénavant, nous aurons la tenue unique. Nous avons applaudi et remercions vivement le gouvernement. C'est cela lutter contre les violences en milieu scolaire parce que l'école, c'est un lieu sacré, l'école, c'est un lieu d'apprentissage, l'école, c'est un havre de paix, comme le dit d'ailleurs cette prestigieuse institution, l'Unesco. »