Quarante décès dont deux bébés et une vingtaine de blessés. L'essence de contrebande vient encore de frapper, laissant de nombreuses familles dans le désespoir. Les flammes ont fait d'énormes dégâts.
Les parents et proches des victimes n'en reviennent toujours pas. "J'ai perdu un petit frère. Nous tous on a pris la fuite. Après, on a fait un effort de sauver certains. Après la maîtrise du feu ,on a constaté qu'il y a eu quelques dégâts. Les policiers nous ont beaucoup aidés".
Face à l'étendue des dégâts, un ballet de personnalités a été observé tant sur le site qu'au chevet des rescapés. Marie-Odile Akpotrossou, le préfet du département de l'ouémé, a déclaré que :"c'est un sentiment de consternation qui m'anime aujourd'hui eu égard aux pertes que nous avons enregistré du fait de l'essence frelaté".
Le maire de la ville joue la carte de prudence et souligne que l'activité qui s'y mène est connue de tous, même des autorités : "Nous avons constaté avec amertume un ensemble de dégâts matériels et humains sur un site qui n'est pas en réalité un site clandestin. C'est un site sur lequel les autorités compétentes viennent fréquemment pour les formalités d'usage en ce qui concerne les formalités douanières. C'est une tragédie , il n'y a que des motos calcinés, des hommes calcinés et tout le matériel utilisé est hors d'usage".
Diligenté par le gouvernement, le ministre de la santé peint un tableau assez inquiétant. "Il faut dire qu'avec l'intensité de l'incendie, les niveaux de brûlure vont parfois jusqu'à 100 % de la surface corporelle touchée .C'est pour dire le degré de gravité des cas que nous avons. Mais tout est mis en branle par l'équipe médicale pour faire en sorte que la prise en charge soit optimale en s'appuyant sur les différents partenaires que nous avons déjà, au regard des expériences que nous avons eu à passer au cours de cette année-ci et je pense que le maximum sera fait pour garantir la vie", a déclaré Benjamin Hounkpatin.
De son côté, le ministre de l'économie et des finances, Romuald Wadagni, pense qu'il est temps de formaliser le secteur : "Ce qui s'est passé nous montre clairement qu'il y a urgence de changer le mode de commercialisation de ce produit . C'est d'ailleurs pour cela que le gouvernement a décidé de commander une dizaine de milliers de mini-stations. Et d'ici 2024, nous aurons ces mini-stations un peu partout dans le pays. L'intention est de permettre à ces acteurs qui veulent rester dans le secteur de travailler avec une certaine sécurité".
Au moins 54.000 points de vente existent au Bénin selon des chiffres publiés par le gouvernement.