Cote d'Ivoire: Entre élections et CAN, vive l'école !

12 Septembre 2023
éditorial

L'école reprend ses droits. C'est la rentrée des classes, ce lundi 11 septembre 2023, en Côte d'Ivoire.

De fausses informations avaient circulé sur un éventuel report du fait de l'élection sénatoriale de ce 16 septembre.

Une pratique courante de marchands d'informations frelatées. Qui ne cessent d'exploiter la moindre occasion pour semer le doute et créer la psychose au sein de la population.

Il a même circulé un calendrier scolaire des plus fantaisistes, annonçant une pause de deux mois du fait de la Coupe d'Afrique des Nations (Can).

Heureusement, ces diseurs de mauvaises nouvelles n'ont pu prospérer. Dans le passé, des personnes avançaient que la rentrée scolaire devait se faire en fin de mois. Ce qui permettrait aux parents d'élèves de faire face aux dépenses.

Mais, comprenons-nous. Quelle que soit la date, c'est toujours après une fin de mois ou avant une fin de mois. On veut simplement gagner du temps.

Depuis quelques années, le respect de la date de la rentrée fixée déjà en début d'année est à saluer. Par exemple, l'on sait aujourd'hui que les vacances 2023-2024 prennent fin le 8 septembre 2024.

Il appartient à chaque parent et acteur du monde éducatif de s'organiser en conséquence.

Une année scolaire qui commence est un nouveau départ dans la continuité pour les anciens élèves et une nouvelle aventure pour ceux qui vont fréquenter pour la première fois l'école.

Pour ces derniers, cette aventure commence pour beaucoup à la Maternelle. Quand le Cours préparatoire première année (Cp1) constitue le point de départ pour les autres. C'est une longue traversée pour les enfants.

A partir du Cp1, ils ont six années d'études avant de présenter le Certificat d'études primaires et élémentaires (Cepe) et le concours d'entrée en sixième. C'est ensuite, le premier cycle du secondaire, de la 6e à la 3e.

Au bout de ces quatre années, ils passent le Brevet d'études du premier cycle (Bepc). Après quoi, ils entament le second cycle qui les mène de la Seconde à la Terminale. Trois ans.

Au Baccalauréat, les enfants ont 13 années d'études, sans redoublement et en ne tenant pas compte des années Maternelle.

Selon qu'ils feront des cycles courts ou longs, ils auront encore entre trois et huit années d'études supérieures. Avant de se retrouver sur le marché du travail.

On ne se rend pas compte souvent que l'enfant, dès qu'il commence l'école, met fin à l'insouciance de se réveiller tard et de disposer de sa journée pour les jeux. Il embarque pour une vie tumultueuse.

C'est pourquoi, il faut savoir rythmer sa vie. Savoir l'aider à organiser et moduler son temps entre les études, le repos et les loisirs.

Pour certains parents, l'enfant doit être forcément un champion. Il doit réaliser les prouesses qu'ils n'ont pu accomplir eux-mêmes.

A travers la progéniture, ils veulent prendre une sorte de revanche sur la vie. On impose une sorte de procuration sociale à l'enfant. Ainsi, dès l'âge de deux ans, on veut qu'il soit au Cp1.

Alors que les pédagogues nous le déconseillent. On veut qu'il obtienne son Bac avec une mention honorable à 14 ou 15 ans. On veut qu'il réalise son boum intellectuel à chaque niveau.

On veut tellement de choses qu'on oublie que c'est un humain. Qui a des limites que nous devons identifier et chercher à dépasser. Qui a aussi ses qualités que nous devons aider à développer. Qu'on s'entende.

Le propos n'est pas d'encourager la médiocrité ou la paresse intellectuelle. Loin de là et bien au contraire.

Il s'agit de dimensionner les ambitions en tenant compte de la valeur intrinsèque de chaque enfant, pour en tirer le meilleur parti.

C'est d'ailleurs une autre valeur du thème retenu par le ministère de l'Éducation nationale et de l'Alphabétisation, pour cette année scolaire : « Soyons des citoyens responsables pour une école de qualité ».

Quant aux élèves, il leur importe de jouer pleinement leur partition. Ils doivent bien comprendre que leur fonction dans la société, c'est « élève ».

L'étude est leur principale activité. Pour rire, au lycée classique d'Abidjan, un ami aimait plaisanter ainsi : « s'il est vrai qu'en forgeant, on devient forgeron, c'est que, en étudiant correctement les fonctions, on devient fonctionnaire ».

Propos imagés pour dire que de bonnes études précèdent une vie d'adulte prospère. L'étude de fonction, on le sait, se termine par une représentation graphique, une courbe.

Il appartient à chaque élève de faire en sorte que sa courbe de vie soit ascendante et que la dérivée première de sa fonction ne s'annule jamais.

Après les frais de scolarité (pour ceux du privé), l'achat des tenues, des fournitures, des chaussures et les dépenses quotidiennes de transport et de petit déjeuner, le seul retour sur investissement qu'attendent les parents, c'est le bon résultat de fin d'année. Et ce résultat se prépare dès ce lundi 11 septembre 2023. Bonne rentrée scolaire 2023-2024.

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