Des Ong italiennes présentes au Sénégal ne partagent pas l'avis de la Première ministre, Giorgia Meloni. Dans un communiqué reçu, hier, elles déplorent un message « juridiquement infondé, mais aussi en contradiction flagrante avec les indications et les activités menées par la coopération italienne ».
Dans une vidéo largement partagée sur le réseau social Facebook, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, déclare que les personnes qui franchissent irrégulièrement la frontière italienne seront détenues et ensuite rapatriées, quel que soit le motif d'entrée. Cette vidéo qui suscite la polémique a été « récemment partagée dans la page Facebook de l'ambassade d'Italie au Sénégal », déplore des Organisations non gouvernementales italiennes (Ong) oeuvrant au Sénégal.
Dans un communiqué reçu, hier, les Ong ActionAid, Apdam, Arcs, Ases, Cisv, Comi, Coopi, Cope, Cospe, Cps, Ipsia, Iscos, Lvia, Rete, Vis déplorent le « choix de la séquence, ainsi que sa publication ». La vidéo, disent-elles, constitue « un message non seulement juridiquement infondé, mais aussi en contradiction flagrante avec les indications et les activités menées par la coopération italienne qui se targue d'une présence historique et reconnue dans le pays, et dont l'image risque d'être ainsi ternie ». « En collaboration avec l'Agence italienne pour la coopération au développement, les Ong italiennes travaillent depuis des années avec la société civile sénégalaise pour définir les modalités et les contenus des messages de communication sur la migration, en respectant les principes de responsabilité, de transparence et de protection des droits », renseigne la note.
Pour ces Ong, le terme « clandestin » « est juridiquement inapproprié pour définir ceux qui tentent d'atteindre l'Europe et n'ont pas encore eu l'occasion de demander une forme de protection, et qui contient également un jugement négatif, susceptible de répandre la haine et la discrimination ». « L'extrait du discours choisi pour être publié sur la page Facebook de l'Ambassade d'Italie à Dakar semble contredire de nombreuses conventions internationales signées par notre pays en matière de protection et d'asile, en contrecarrant les efforts et les moyens déployés par la coopération italienne pour créer un rapport de confiance avec la société civile et les partenaires locaux et pour sensibiliser de nombreux jeunes aux risques de la migration irrégulière, à l'ouverture de voies d'entrée légales, aux conditions requises pour les demandes de protection et aux projets de développement local », déplorent des Ong italiennes.